Il est de plus en plus clairement établi que les grandes extinctions de masse sont principalement liées à des épisodes de volcanisme massif. Une nouvelle étude révèle d’ailleurs que ces processus géologiques interviendraient avec une certaine cyclicité depuis 260 millions d’années. Des cycles géologiques qui correspondraient étonnamment avec certains cycles astronomiques.
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L'histoire terrestre est ponctuée de crises biologiques, toujours associées à d'importants changements environnementaux touchant soit le milieu océanique, soit le milieu continental, soit les deux. Anoxie des océans, période hyperthermique ou modification globale du climat ont ainsi entraîné plusieurs extinctions de masse dans le passé de notre Planète. Les archives géologiques révèlent de plus que ces événements sont souvent associés à des éruptions volcaniques massives de type trapps, produisant de gigantesques volumesvolumes de laves basaltiquesbasaltiques sur plusieurs dizaines de millions d'années. Les dérèglements climatiques et environnementaux à l’origine de la plupart des extinctions de masse seraient ainsi directement liés à ces intenses épisodes volcaniques, qui libèrent à chaque fois d'énormes quantités de gaz à effet de serregaz à effet de serre dans l'atmosphèreatmosphère, entraînant des perturbations des grands cycles géochimiques, comme celui du carbonecarbone.
Les événements se produisant en surface seraient donc liés à des processus géologiques internes. Mais une équipe de scientifiques suggère qu'il existe d'autres facteurs d'influence, bien plus inattendus.
Une cyclicité qui couple crises biologiques et grands épisodes volcaniques
Tout est parti d'une observation : ces événements biologiques et géologiques majeurs dans l'histoire de la TerreTerre montrent une certaine cyclicité. Les chercheurs révèlent ainsi que les événements anoxiquesanoxiques (décroissance drastique du taux d'oxygène dans les océans) et les extinctions marines se produisent de manière cyclique tous les 26 à 33 millions d'années, tout comme les grands épisodes d'éruptions basaltiques. Ces résultats ont été obtenus par analyse spectrale de l'occurrence de ces différents événements sur les derniers 260 millions d'années. L'étude à été publiée dans la revue Earth-Science Reviews.
En premier lieu, ces observations mettent en lumièrelumière l’impact dominant des éruptions volcaniques lors des différentes crises biologiques, et notamment l'importance des rejets massifs de CO2 et de CH4 dans l'atmosphère. Mais l'étude souligne également le rôle qu'ont pu jouer certains impacts météoritiques majeurs. Ainsi, quatre épisodes d'extinction (fin de l'Éocène, fin du CrétacéCrétacé, fin du JurassiqueJurassique et Norien moyen) concordent également plus ou moins avec les âges de quatre cratères de plus de 100 kilomètres de diamètre. Ces chutes d'astéroïdesastéroïdes de grande taille sont en effet capables d'avoir également impacté le climat, accélérant certainement la dégradation des conditions environnementales.
L’influence de paramètres astronomiques ?
Mais ce n'est pas tout. Car la cyclicité observée de ces événements correspond avec d'autres cycles, astronomiques cette fois-ci. Les auteurs ont en effet noté une corrélation forte avec les cycles de Milankovitch, qui témoignent des variations des paramètres orbitaux de la Terre, mais également avec des cycles galactiques. Ces derniers sont associés au déplacement du Système solaire à travers la Voie lactéeVoie lactée. Une corrélation trop étroite pour être associée à une simple coïncidence, d'après les scientifiques. Y aurait-il donc un lien entre les grands processus géologiques qui se jouent dans les profondeurs terrestres et certains paramètres astronomiques ? Une idée que nous avions déjà présentée dans un précédent article, où des chercheurs suggéraient que la formation de la première croûte continentalecroûte continentale serait à mettre en parallèle avec les phases de transittransit du Système solaireSystème solaire à travers les bras de notre GalaxieGalaxie.
La convergence entre les cycles astronomiques et géologiques n'est cependant pas encore clairement établie ni expliquée, mais ces nouvelles observations montrent à quel point les épisodes de crises biologiques peuvent être multifactoriels, avec notamment l'implication d'éléments externes à la sphère terrestre.