Une nouvelle étude basée sur l’analyse du génome des microbes actuels a permis de dater leur plus vieil ancêtre commun, qui est aussi certainement le nôtre : il aurait 4,2 milliards d’années ! Un résultat qui vient appuyer l’idée que la vie serait apparue excessivement tôt dans l’histoire de la Terre.


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    Quand la vie est-elle apparue sur Terre ? Voilà une question qui est longtemps restée débattue, faute de preuve fossile. En 2022, des traces d’activité microbienne révélaient que des colonies de bactéries que l’on appelle des stromatolites existaient déjà il y a 3,48 milliards d'années, renforçant l'idée que la vie aurait pu apparaître très tôt dans l'histoire de la Terre, vers 3,8 voire 4 milliards d’années.

    Stromatolites retrouvées dans le craton de Pilbara et datant de 3,48 milliards d'années. © Hickman-Lewis et al. 2022, <em>Geology</em>
    Stromatolites retrouvées dans le craton de Pilbara et datant de 3,48 milliards d'années. © Hickman-Lewis et al. 2022, Geology

    Une horloge moléculaire qui a permis de dater le plus vieil ancêtre commun

    Une nouvelle étude suggère que les premières bactériesbactéries pourraient même être apparues bien plus tôt, il y a 4,2 milliards d'années. Cette conclusion repose sur l'analyse du génome de 700 types de microbes modernes. L'objectif était de reconstruire leur histoire évolutive, voire de remonter à l'ancêtre commun le plus ancien. En 2016, une étude basée sur le même principe avait permis de dire que cette bactérie primitive était anaérobie, c'est-à-dire vivant dans un milieu totalement dépourvu d'oxygène, et qu'elle était certainement également thermophile. Des caractéristiques qui avaient alors renforcé l'idée de l’apparition de la vie au niveau des sources hydrothermales situées au fond des océans.

    De nombreuses études supposent que la vie est apparue au niveau des sources hydrothermales, au fond des océans. © altitudevisual, Adobe Stock
    De nombreuses études supposent que la vie est apparue au niveau des sources hydrothermales, au fond des océans. © altitudevisual, Adobe Stock

    Depuis, l'évolution du séquençageséquençage de nouveaux microbes a permis d'affiner cette hypothèse, en repoussant considérablement l'âge d'apparition de ce premier ancêtre commun. En observant l'évolution des mutations génétiquesgénétiques au sein des différentes espèces microbiennes, des chercheurs de l'université de Bristol ont ainsi pu créer une sorte d'horloge moléculairehorloge moléculaire leur permettant de reconstruire l'arbre évolutif de ces micro-organismesmicro-organismes.  

    Des bactéries qui auraient vécu en surface

    Publiés dans la revue Nature Ecology and Evolution, les résultats pointent ainsi vers un âge de 4,2 milliards d'années pour le plus vieil ancêtre commun. La vie aurait ainsi pu apparaître seulement 340 millions d'années après la formation de la Terre ! L'étude permet également de dresser le portrait de ces premières bactéries : elles auraient bien été anaérobies, trouvant leur énergieénergie dans la synthèse du CO2 et du H2. Les résultats vont toutefois un cran plus loin. Il semble en effet que ces bactéries possédaient un gènegène leur permettant de se protéger des rayons ultravioletsultraviolets, suggérant qu'elles vivaient dans les eaux de surface, et non en profondeur ! Elles auraient alors capté le CO2 et le H2 de l'atmosphèreatmosphère.

    Un résultat qui ne vient pas nécessairement contredire l'hypothèse d'une origine au niveau des sources hydrothermalessources hydrothermales, les chercheurs notant également la présence d'enzymesenzymes typiques des thermophiles. Il est donc possible que les premières bactéries se soient très rapidement diversifiées afin de coloniser différents milieux.

    Vue d'artiste de la Terre primitive. Les bactéries auraient visiblement très rapidement colonisé divers milieux. © Silicon Worlds, ESA
    Vue d'artiste de la Terre primitive. Les bactéries auraient visiblement très rapidement colonisé divers milieux. © Silicon Worlds, ESA

    Un système immunitaire primitif

    Étonnamment, les chercheurs ont également découvert la présence de gènes CRISPR-Cas9, que l'on sait être actuellement utilisés pour la réparation du matériel génétiquematériel génétique dégradé par des invasions virales. Un résultat particulièrement marquant, puisqu'il suggère que les premières bactéries possédaient déjà une sorte de système immunitairesystème immunitaire. En quelques millions d'années, la vie aurait donc franchi des étapes majeures permettant l'émergenceémergence de bactéries complexes et la constructionconstruction d'un écosystèmeécosystème simple.