Avec l’énorme quantité de vapeur d’eau projetée dans l’atmosphère lors de l’éruption, on s’attendait à ce que le volcan Hunga Tonga impacte notablement le climat des années 2022 voire 2023. Eh bien, finalement, cela n’aura pas été le cas, comme le révèle une nouvelle étude.


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    L'éruption du siècle. C'est comme ça que les scientifiques ont rapidement dénommé l'explosion du Hunga Tonga, le 15 janvier 2022. En plus de produire un puissant tsunami, ce volcan sous-marin situé au large des îles Tonga dans l'océan Pacifique avait marqué les esprits par son gigantesque panache de cendres. On s'en souvient, celui-ci avait atteint une hauteur de 58 kilomètres ! Les analyses avaient d'ailleurs révélé l’incroyable quantité de vapeur d’eau qui avait alors été propulsée dans la haute atmosphère : 146 tonnes, soit environ 10 % de la quantité totale de vapeur d'eau présente habituellement dans la stratosphère ! De quoi chambouler un peu le climat terrestre.

    Depuis deux ans, les chercheurs ont ainsi surveillé l'évolution des conditions atmosphériques, notamment dans l'hémisphère Sud où a eu lieu l'éruption, afin de voir comment cet événement avait pu affecter le climat au cours de ces deux dernières années.

    L'éruption du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai le 15 janvier 2022 vue de l'espace. © Jamie Perera, Midjourney
    L'éruption du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai le 15 janvier 2022 vue de l'espace. © Jamie Perera, Midjourney

    Un effet contraire à ce qu’on aurait pu penser de prime abord

    On sait en effet que la vapeur d'eau est un puissant gaz à effet de serregaz à effet de serre, pouvant entraîner un réchauffement de l’atmosphère. Ce n'est toutefois pas ce qui a été observé ! Au contraire, les chercheurs ont plutôt enregistré un léger refroidissement. En cause : le contre-effet des aérosolsaérosols. Car le volcanvolcan n'a pas seulement propulsé de grandes quantités d'eau dans l'atmosphère. Le panache était également composé de dioxyde de soufresoufre, un gaz qui réagit dans l'atmosphère pour produire des aérosols sulfurés.

    Le nuage de cendres généré par le volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai en janvier 2022. L'explosion a projeté de grandes quantités de vapeur d'eau, mais aussi de dioxyde de soufre dans l'atmosphère. © Nasa
    Le nuage de cendres généré par le volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai en janvier 2022. L'explosion a projeté de grandes quantités de vapeur d'eau, mais aussi de dioxyde de soufre dans l'atmosphère. © Nasa

    Or, ces derniers ont la capacité à réfléchir la lumièrelumière du soleilsoleil. En faisant baisser la quantité de radiations solaires atteignant le sol, ces aérosols participent au refroidissement de la surface terrestre. En 1816, l'éruption du volcan Tambora avait ainsi entraîné une « année sans été ».

    L'éruption du Hunga Tonga n'a cependant pas émis assez de dioxyde de soufre pour produire ce type de conséquence climatique. Les effets des aérosols ont d'ailleurs aujourd'hui totalement disparu. L'impact de cette éruption sur le climat aura donc été plutôt minime. Des résultats publiés dans la revue Journal of Geophysical Research : Atmospheres.