Il y a 120 millions d’années, les dinosaures pouvaient encore rejoindre à pied l’Afrique et l’Amérique du Sud. C’est ce que nous dit la théorie de la tectonique des plaques, appuyée récemment par l’analyse d’empreintes de dinosaures retrouvées de part et d’autre de l’océan Atlantique.
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Pour soutenir sa théorie de la dérive des continents au début du XXe siècle, Wegener a avancé plusieurs arguments principaux : le schéma des côtes, qui ressemblent à des pièces de puzzle dissociées, la continuité des couches géologiques de part et d'autre de l'océan Atlantique, et la concordance des données paléoclimatiques et paléontologiques.
Même si ces arguments ont depuis été vérifiés et que la tectonique des plaques est aujourd'hui un principe incontesté en sciences de la Terre (dont il est d'ailleurs un élément fondamental), une étude vient encore une fois la renforcer avec de nouvelles observations.
Des empreintes de dinosaures très similaires de part et d’autre de l’Atlantique
Des chercheurs de la SouthernSouthern Methodist University ont en effet analysé plus de 260 empreintes de pas de dinosaures, retrouvés au Brésil dans la région de Borborema et au Cameroun dans le Koum Basin, soit sur les deux marges continentales qui sont aujourd'hui séparées par l'océan Atlantique. Si aujourd'hui les deux côtes sont éloignées de 6 000 kilomètres environ, les empreintes retrouvées de part et d'autre sont extrêmement similaires en forme, en matièrematière d'âge et de paléoenvironnement.
Des pollens retrouvés dans les sédiments sur chaque site ont ainsi permis de dater les empreintes à 120 millions d'années. À cette période, le supercontinent GondwanaGondwana est déjà en train de se fragmenter et l’océan Atlantique commence à s’ouvrir, séparant progressivement l'Amérique du Sud et l'Afrique. Cependant, les nombreuses pistes de dinosauresdinosaures, la plupart associées à des théropodesthéropodes, montrent que le coude du Brésil et le golfe de Guinée sont restés connectés plus longtemps.
Le dernier passage possible entre l’Afrique et l’Amérique du Sud
Le long de cet étroit « pont » continental, les dinosaures ont ainsi pu passer d'un continent à l'autre plus longtemps. Ils devaient cependant traverser une zone affectée par de nombreuses faillesfailles, formant de nombreux bassins qui étaient alors traversés par des rivières et occupés par des lacs. C'est en marchant le long de ces berges humides que les dinosaures ont laissé de profondes empreintes qui ont ensuite été conservées, même après la séparationséparation définitive entre les deux continents.