Chênes, tilleuls, frênes… Comment ces espèces d'arbres adaptées à un climat tempéré ont-elles pu survivre dans le froid glacial qui a marqué l’Europe lors du dernier maximum glaciaire, il y a 21 000 ans ? En trouvant refuge dans des « oasis chaudes », suggère une nouvelle étude.
au sommaire
Il y a environ 21 000 ans, la Terre connaissait une période de grand froid, que l'on appelle le dernier maximum glaciaire. Le climat était alors de 3 à 6 °C plus froid qu’actuellement. Alors qu'une grande partie du nord de l'Europe, de l'Asie et d'Amérique du Nord est recouverte par les glaces, la végétation s'adapte dans les régions plus méridionales. Le couvert forestier se réduit drastiquement pour laisser la place à de vastes steppes.
Des espèces tempérées auraient survécu à ces rudes conditions climatiques
Pourtant, des fossiles de feuilles datant de cette époque et appartenant à des espèces de climat tempéré, comme le chêne, le frêne commun et le tilleultilleul, ont été retrouvés en Europe centrale. Comment ces arbresarbres ont-ils pu supporter le froid glacial régnant durant le dernier maximum glaciaire ? L'une des hypothèses proposées était que ces espèces avaient pu subsister dans certaines zones enclavées entourant des sources chaudessources chaudes, qui auraient permis de maintenir très localement des températures plus élevées. Comme des sortes d'oasis de chaleurchaleur !
Des sources chaudes produisant localement un microclimat
Une hypothèse qui vient d'être confirmée pour la première fois par une équipe de chercheurs. Des fossilesfossiles de ces espèces de plantes ont été retrouvés dans le bassin de Vienne en République tchèque. Un endroit qui est bien connu pour son activité hydrothermale et qui est depuis l'époque romaine plébiscité pour ces termes. Cette histoire géothermique est cependant bien plus ancienne. La datation de certains échantillons de roches révèle que ces sources chaudes étaient déjà actives lors du dernier maximum glaciaire. Une datation qui est en corrélation avec celle réalisée sur les fossiles de plantes. Ces résultats ont été publiés dans la revue Science Advances.
Certains bassins auraient ainsi pu présenter des conditions microclimatiques permettant le maintien d'une flore tempérée durant cet épisode glaciaire.