Qu'est-ce que la biodiversité ? Le biologiste Gilles Bœuf nous explique ce concept et nous montre comment il permet d'appréhender la complexité de la vie terrestre. De cellules isolées à ses débuts il y a quatre milliards d'années, elle s'est diversifiée jusqu'à prendre des formes très diverses et sortir de l'océan. Un exploit pour des organismes comme nous qui sommes faits essentiellement d'eau...
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La biodiversité, en tant que terme scientifique, n'a pas toujours existé, nous explique Gilles Bœuf, biologiste, spécialiste de la vie marine, passé par le laboratoire Arago, de l'université Pierre-et-Marie-Curie, à Banyuls-sur-mer, et qui fut directeur du Muséum national d'histoire naturelleMuséum national d'histoire naturelle, à Paris. Le concept naît dans les années 1980 et se popularise avec le Sommet de la Terre de 1992, à Rio, dont l'importance ne doit pas être oubliée.
Les organismes vivants ne doivent pas seulement être vus comme des individus qui se côtoient mais comme des éléments d'une organisation de plus grande échelle, qu'on appelle un écosystème. La biodiversité décrit donc cet ensemble d'organismes en interaction, incluant aussi les bactériesbactéries, les archéesarchées et les virus.
L'extraordinaire diversité de la vie terrestre
Comme le rappelle Gilles Bœuf, les premiers organismes vivants, très probablement marins, se caractérisent par leur capacité à s'adapter et à se reproduire. Au cours des milliards d'années qui ont suivi l'apparition de la vie, la reproduction s'est complexifiée avec une innovation radicale : le sexe. Ce brassage des gènesgènes à chaque génération a démultiplié les possibilités d'adaptation.
Les cellules à noyau (les eucaryotes, préfèrent dire les biologistes) se sont diversifiées dans de multiples directions, vers les protozoairesprotozoaires (comme les amibesamibes et les paramécies) et les « multicellulaires », animaux, végétaux et champignons. Ces êtres aux formes variées ont même réussi un exploit extraordinaire : sortir de l'eau en l'enfermant dans leur corps. Les manières de vivre d'un mycélium de champignon, d'une mésange ou d'un baobab sont complètement différentes, illustrant l'immense diversité du monde vivant.
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