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www.stolaf.eduLe béluga, une autre espèce menacée par la pollution chimique en Arctique
Pouvez-vous croire ça ? Les concentrations de polluants chimiques sont parfois bien plus élevées dans les eaux de l'Arctique, pourtant vierge de toute activité humaine, que sur les sites industriels qui les ont engendrés à des milliers de kilomètres de là ! Cette révélation faite à l'initiative du WWF dans son rapport intitulé « La pointe de l'iceberg : la contaminationcontamination chimique de l'Arctique » fait froid dans le dosdos. Pourtant moins peut-être que celle que ne cessent de rabâcher les associations écologistes et les chercheurs sur l'état de contamination gravissime des animaux et des populations indigènesindigènes de cette partie de la Terre...
L'Arctique pollué, une bombe à retardement
Pourquoi est-ce si grave ? Tout d'abord, parce que ce triste phénomène ne date pas d'aujourd'hui. Inutile de se mentir, l'Arctique est déjà une fosse septiquefosse septique bien pleine qui reçoit continuellement les déchets chimiques de la planète entière ! Tout a démarré il y a quelques dizaines d'années... soit suffisamment longtemps pour que pesticides et autres toxinestoxines se soient accumulés silencieusement mais sûrement. C'est tout simple, les polluants arrivent par les airsairs ou avec les courants marins, puis sont piégés dans les glaces où ils se concentrent au fur et à mesure. Ils sont à nouveau libérés progressivement dans les océans au moment de la fontefonte... Imaginez un peu ce qu'il pourrait se produire suite à un réchauffement climatiqueréchauffement climatique, un scénario qui -on le sait à présent- n'a rien de fictif. L'iceberg, ou plutôt la pointe de l'iceberg, à laquelle fait allusion le titre du rapport : voilà donc ce qui nous pend au bout du neznez ?
Pas seulement à nous ! Car l'espèceespèce humaine dans sa globalité ne sera pas la première à souffrir de cette politique de l'autruche. Le WWF rappelle les tristes conclusions d'une récente étude menée sur les populations d'ours polairesours polaires en Arctique. Leurs fonctions immunitaires, hormonales et reproductrices sont déjà affectées par une contamination à différentes substances chimiques, qui ne sont aujourd'hui plus utilisées, telles que polychlorobiphénylespolychlorobiphényles (PCB) ou pesticides organochlorés. Le pire étant à venir si l'on en croit Brettania Walker qui gère les problèmes de toxicitétoxicité du Programme Arctique au WWF : « Non seulement, la contamination augmente dans l'Arctique, mais en plus, les composés chimiques modernes apparaissent maintenant chez de nombreuses espèces arctiques aux côtés de substances plus anciennes, la plupart interdites depuis plus de 20 ans ».
Un seul mot d'ordre : réagir !
L'heure est au constat... et il est amer. Les ours, les phoques, les baleines, les bélugasbélugas, les morsesmorses, les poissonspoissons, les oiseaux : tous sont contaminés par les paraffines chlorées, des substances dont l'utilisation abondante (peintures, colles, industrie du cuir, du caoutchouccaoutchouc, etc.) n'est pas soumise à de sévères restrictions. « Cette tendance alarmante va continuer si la réglementation actuelle des produits chimiques ne s'améliore pas » promet la spécialiste du WWF. Que pouvons-nous faire alors ? Dans un premier temps, stopper ce flot continue de polluants qui termine sa course dans l'Arctique. Oui, ce n'est pas chose facile, d'où l'importance de mettre en place une législation ferme qui s'applique à tous. Le WWF est plutôt séduit par le modèle de celle proposée par l'Union Européenne baptisée REACHREACH (enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques). Il est clair qu'il faut désormais prendre des mesures si nous ne voulons pas voir le fruit de notre égoïsme se retourner un jour contre nous... Encore une pensée bien personnelle qui aura au moins le mérite de nous faire réagir peut-être, celle-ci ?