Si l’astéroïde du Chicxulub est souvent reconnu comme étant l’évènement catastrophique ayant mis définitivement un terme au règne des dinosaures, des doutes subsistent sur le responsable du terrible hiver d’impact qui a suivi. Une nouvelle étude éclaire cependant un peu plus les causes de cette terrible catastrophe.
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Il y a 66 millions d'années, un immense astéroïdeastéroïde frappait la Terre, provoquant une catastrophe d'ampleur planétaire. Alors que les écosystèmes souffrent déjà du dérèglement climatique engendré par l'intense activité volcanique qui agite les trapps du Deccan depuis plusieurs millions d'années, cet événement serait venu donner le coup de grâce aux dinosaures, qui se sont ensuite rapidement éteints.
Un hiver d’impact lié au soufre ou à la poussière ?
Si volcanisme et astéroïde ont chacun joué un rôle, définir quelle a été la part de chacun et quels mécanismes ont été à l'œuvre reste encore compliqué. Alors que l'influence du volcanisme massif est de mieux en mieux contrainte et semble avoir été le facteur dominant dans cette crise biologique, les effets de l'impact sur l'extinction finale des dinosaures restent quant à eux encore mal connus. L'hypothèse la plus en vogue actuellement est que l'impact aurait entraîné une chute des températures globales sur plusieurs années. Si le soufre éjecté dans l’atmosphère au moment de la catastrophe est souvent mis en cause pour expliquer cet hiver d’impact, une nouvelle étude publiée dans Nature Geoscience dépoussière une ancienne théorie.
Une baisse de 15 °C des températures globales pendant 15 ans
Suivant les chercheurs, l'hiverhiver d'impact aurait plutôt été causé par l'énorme quantité de poussières de roches silicatées pulvérisées par la chute de l'astéroïde et projetées dans l'atmosphèreatmosphère. Le monde aurait alors été plongé dans l'ombre, entraînant une baisse de plus de 15 °C de la température globale pendant 15 ans.
Des particules de poussière ont en effet été retrouvées sur le site fossilefossile de Tanis, qui se situe à 3 000 kilomètres du cratère du ChicxulubChicxulub. La taille de ces particules, entre 0,8 et 8 micromètresmicromètres, corrèle avec un temps de résidence dans l'atmosphère d'environ 15 ans. Les scientifiques suggèrent ainsi que parmi l'ensemble du matériel projeté dans l'atmosphère, 75 % auraient été des particules de poussière et seulement 24 % du sulfuresulfure. Les 1 % restant auraient été des cendres produites par les incendies.
Des conditions environnementales qui auraient empêché les processus photosynthétiques de fonctionner et entraîné l’effondrement des écosystèmes.