Un énorme panache de poussière d'Afrique transatlantique s'est formé en juin dernier, dégradant considérablement la qualité de l'air sur de vastes zones du bassin des Caraïbes et de la côte du Golfe aux États-Unis. Les chercheurs, qui ont étudié son mécanisme, estiment qu'à l'avenir, le phénomène pourrait arriver plus fréquemment à cause du changement climatique, affectant la santé humaine et nos réseaux de transport.
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Pendant deux semaines, du 14 au 28 juin 2020, une tempête de sable en provenance de l'Afrique saharienne a traversé l'océan Atlantique, couvrant ainsi les Caraïbes et le sud-ouest des États-Unis. L'indice de qualité de l'air a atteint des niveaux dangereux pour la santé dans plus de onze États. Elle était 60 à 70 % plus poussiéreuse que la normale, et a été surnommée Godzilla. Cet énorme panache de poussière d'Afrique saharienne a été étudié par des chercheurs de l’Université du Kansas, qui ont ensuite publié l'étude dans le Bulletin of the American Meteorological Society.
Le panache de poussière a été déplacé par des courants atmosphériques, et trois modèles de circulation distincts ont régi son chemin. Premièrement, le courant-jet africain d'Est a transporté la poussière du continent vers la région Atlantique. Ensuite, l'anticyclone des Açores, qui est un système à haute pressionpression, l'a amenée dans la région des Caraïbes, d'où elle a été poussée vers les États-Unis par un courant-jet de bas niveau. Pour reconstruire ce trajet, les scientifiques ont utilisé des données satellitaires qui ont été combinées à des relevés de stations de qualité de l'air.
Les effets néfastes des tempêtes de sable
Les tempêtes de sable engendrent des conséquences fâcheuses. Les transports sont affectés par une visibilité réduite qui limite fortement les déplacements. L'environnement lui aussi est impacté : la poussière, si elle est en grandes quantités, peut modifier les précipitations et le climatclimat.
Plus grave encore, elles posent des risques importants pour la santé. Les microparticules peuvent facilement pénétrer l'organisme par les voies respiratoires et causer des maladies. Certaines études ont établi un lien avec le cancer du poumoncancer du poumon et les maladies cardiovasculairesmaladies cardiovasculaires aux États-Unis. Les tempêtes transportent également un champignonchampignon qui provoque la fièvrefièvre de la vallée, aussi connue sous le nom de coccidioïdomycose.
Que nous réserve l’avenir ?
Les futures variations dans les tempêtes comme Godzilla reposent sur deux facteurs : l'évolution dans les émissionsémissions de poussière en Afrique, et les conditions atmosphériques qui contrôlent son transport.
À l'avenir, les modèles projettent un accroissement du voyage longue distance de la poussière africaine un climat plus chaud. Les trois modèles atmosphériques décrits plus haut prévoient en effet d’être renforcés, ce qui augmentera probablement le nombre de tempêtes de sable transatlantiques.
D'un autre côté, les modèles de simulations des émissions de poussière africaine restent très incertains. Le temps chaud, sec, et la végétation réduite en Afrique pourraient contribuer à son augmentation. Néanmoins, les études ne prévoient pas toutes la même chose, d'autant plus que l'activité humaine sur les terresterres, que ce soit pour l'agricultureagriculture ou pour l'exploitation forestière, vient perturber les projections.
Compte tenu de l'importance du rôle de la poussière africaine pour le climat, l'environnement et la santé, il faudrait mener davantage de recherches sur son processus d'émission, mais aussi sur sa circulation. Cela permettrait de prévoir les impacts des tempêtes sur les régions touchées, en gardant à l'esprit qu'elle peut aussi être transportée dans d'autres régions du globe, notamment en Amérique du Sud ou en Europe. L'impact pourrait être moins limité géographiquement et concerner plus de zones.
Ce qu’il faut
retenir
- Les tempêtes de sable, comme Godzilla et provenant du continent africain, pourraient augmenter en nombre à l'avenir.
- Elles comportent des risques pour les communautés humaines.
- Des études devront être menées pour mieux comprendre leur fonctionnement afin de les prévenir.