Un animal qui se soigne par les plantes. Cela ne semble pas nouveau. Pourtant, le comportement que des scientifiques ont observé chez un orang-outan sauvage de Sumatra est tout à fait inédit. Explications.


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    Des animaux qui avalent des morceaux de plantes pour se soigner. C'est du déjà-vu. Et cela arrive moins souvent, mais il est également arrivé aux scientifiques d'observer des animaux qui frottent leur peau avec des matièresmatières végétales pour soulager une douleurdouleur. Alors pourquoi cette équipe internationale de chercheurs rapporte dans la revue Scientific reports avoir observé un comportement inédit chez un orang-outan mâle de Sumatra lorsque celui-ci a appliqué la sève d'une plante grimpante sur une plaie ?

    Un orang-outan sauvage choisit la bonne plante pour cicatriser

    Parce qu'il s'agit effectivement de la toute première fois qu'un animal sauvage est surpris se servant ainsi de substances biologiquement actives. Celles contenues dans une liane connue des populations locales sous le nom de Akar Kuning (Fibraurea tinctoria). L'orang-outan en question a minutieusement choisi ses feuilles. Il les a ensuite mâchées. Avant d'appliquer le jus obtenu sur sa plaie pendant plusieurs minutes. Pour finir, il a même recouvert la plaie avec les feuilles mâchées.

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    Les chercheurs précisent que ce type de liane est utilisée en médecine traditionnellemédecine traditionnelle pour ses effets analgésiquesanalgésiques et antipyrétiquesantipyrétiques. Et les analyses confirment que la plante contient des furanoditerpénoïdes et des alcaloïdesalcaloïdes protoberbérine, connus pour leurs activités antibactériennes, anti-inflammatoiresanti-inflammatoires, antifongiquesantifongiques, antioxydantes et d'autres activités biologiques pertinentes pour la cicatrisation des plaies.

    Un comportement hérité d’un ancêtre commun

    L'orang-outan sauvage a-t-il agi intentionnellement ? Il semble que oui. Il a en effet traité ainsi très sélectivement sa plaie. Répétant le comportement à plusieurs reprises jusqu'à ce que la blessure guérisse. Il s'est, par ailleurs, plus reposé. Comme s'il savait que le sommeilsommeil agit positivement sur la cicatrisationcicatrisation.

    Quant à savoir comment cet orang-outan a su ce qu'il avait à faire, les chercheurs estiment que lui ou un autre individu ont pu appliquer un jour involontairement du jus de cette liane sur une plaie et constaté que la douleur se calmait. De quoi amener les grands singes à répéter le comportement. Quoi qu'il en soit l'observation mène les scientifiques à envisager que le traitement actif des plaies pourrait être apparu chez un ancêtre commun que nous partagerions avec les orangs-outans.