Parmi les nombreux phénomènes extrêmes qui vont se multiplier dans les années à venir, figurent les inondations, de plus en plus intenses et fréquentes. Pouvoir les prédire est ainsi primordial. C'est ce sur quoi s'est penchée une étude qui a comparé différentes méthodes d'évaluation des risques d'inondations à travers le monde.
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Alors que le Giec alerte une fois de plus sur l'urgence climatique et ses conséquences, des chercheurs se sont penchés dans une étude de Hydrology and Earth System Sciences sur la méthode pour évaluer les risques d'inondation dans le futur. Car leur fréquence et leur intensité se sont déjà multipliées depuis les années 1950, et le phénomène s'accélère. « Les inondations sont un risque naturel majeur dans de nombreuses régions du monde, et leur fréquence et leur ampleur devraient augmenter avec le réchauffement climatique », alerte l'étude. Notamment dans de nombreuses régions qui ne sont pas préparées à ces phénomènes extrêmes, qui subissent et subiront de plus en plus de dommages. On peut citer par exemple le Pakistan, particulièrement impacté par des inondations records cet été 2022.
Face à ce risque, de nombreux chercheurs tentent de modéliser les risques d'inondations dans le monde, en se basant sur différents modèles. Mais chacun prévoit des hypothèses différentes, avec une différence de plusieurs centaines de millions de personnes en danger. L'équipe de chercheurs de l'Institut des sciences industrielles de l'Université de Tokyo a alors entrepris de comparer deux méthodes de cartographie, en se basant sur les cartes historiques et des simulations du changement climatique.
« Pour simuler les inondations dans le monde, nous avons utilisé le modèle de plaine inondable à grande échelle basé sur le bassin versantbassin versant (CaMa-Flood), un modèle efficace utilisé pour représenter l'écoulement du canal et l'inondation des plaines inondables. Nous avons utilisé les données de ruissellement pour générer des cartes des risques d'inondation, la réduction d'échelle simulée des niveaux d'eau des rivières sur des cartes d'élévation de résolutionrésolution de 100 m », a expliqué dans un communiqué l'auteur principal Yuki Kimura.
Deux cas tests, en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud
L'équipe a utilisé deux cas tests pour comparer les deux méthodes : celui des bassins de la rivière Chi-Mun, un affluent du fleuve Mékong en Asie du Sud-Est, et le fleuve AmazoneAmazone, en Amérique du Sud. Pour chacun des cas, trois cartes ont été réalisées : l'une basée sur les données historiques de ruissellement et deux autres basées sur l'évaluation des futures profondeurs d'inondation. Ces deux dernières se différencient par la méthode de traitement des données, influençant ensuite les calculs, donc les résultats.
Leurs résultats favorisent la méthode de recherche, comportant moins d'incohérences. « Notre évaluation des risques a également indiqué que l'approche conventionnelle utilisant des cartes de dangers historiques au lieu de futures cartes de simulation conduit à une sous-estimation de la population touchée d'environ 200 millions de personnes dans le monde », a ajouté D. Yamazaki.
Actuellement, explique l'étude, environ 1,86 milliard de personnes vivent dans des zones où l'ampleur des inondations dépasserait celle d'une inondation sur une période de retour de 100 ans. Mais « avec une augmentation de la température de 1,5 °C, les pertes humaines dues aux inondations pourraient augmenter de 70 à 83 %, et les dégâts directs des inondations de 160 à 240 % en l'absence de futures mesures d'adaptation », expliquent les chercheurs. D'où la nécessité d'être capable de prévoir les dégâts.