Mythes et légendes de l’époque des pirates lui ont donné le nom d'îles enchantées. Et l’enchantement est toujours présent. Ces îles mythiques du bout du monde qui forment l'archipel des Galápagos continuent de nous fasciner. Considérées comme un paradis sur terre, elles offrent aux visiteurs une expérience unique au monde qui ne peut laisser personne indifférent.


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    Archipel des Galápagos : son histoire, son isolement géographique, ses paysages époustouflants et sa faune sauvage endémiqueendémique émerveillent tous les amoureux de nature qui ont le privilège de fouler ses terres volcaniques. Je vous propose un voyage envoûtant au cœur des îles enchantées de ce petit bout du monde.

    Ici on cohabite avec les animaux, comme ces otaries qui partagent la plage avec les humains. © Maxime Aliaga, tous droits réservés
    Ici on cohabite avec les animaux, comme ces otaries qui partagent la plage avec les humains. © Maxime Aliaga, tous droits réservés

    Des îles volcaniques au beau milieu du Pacifique

    Situé à 1.000 kilomètres des côtes de l'Équateur, auquel les Galápagos appartiennent aujourd'hui, l'archipel est isolé au beau milieu de l'océan Pacifique. Cet archipel a la particularité de se trouver à la confluence de trois plaques tectoniques : Nazca, Cocos et Pacifique. On dit qu'il est situé sur un point chaudpoint chaud, une zone où le mouvementmouvement récurrent des plaques lui confère une forte activité volcanique. Les éruptions de lavelave y sont très fréquentes et les îles ne cessent de s'étendre. En comparaison avec la plupart des archipels océaniques, les Galápagos sont très récentes. Les îles les plus grandes et les plus jeunes, « Isabella » et « Fernandina » par exemple, ont moins d'un million d'années. En plus de ces particularités géologiques terrestres les 19 grandes îles de l'archipel sont traversées par trois courants océaniques majeurs qui en font un des écosystèmesécosystèmes marins les plus riches au monde.

    L'iguane terrestre des Galápagos (<em>Conolophus subcristatus</em>) est une espèce unique au monde, il est endémique de ces terres. © Maxime Aliaga, tous droits réservés
    L'iguane terrestre des Galápagos (Conolophus subcristatus) est une espèce unique au monde, il est endémique de ces terres. © Maxime Aliaga, tous droits réservés

    Un musée vivant à ciel ouvert

    Toutes ces caractéristiques géologiques particulières et l'isolement géographique dont elles ont bénéficié pendant des milliers d'années, sans aucune pressionpression humaine, en ont fait un musée vivant et une vitrine de l'évolution unique en son genre. C'est d'ailleurs ici qu'est née la fameuse théorie de l'évolutionthéorie de l'évolution découverte par Charles DarwinCharles Darwin qui foula ces terres pour la première fois lors d'une expédition à bord du « Beagle » en 1835.

    Une grande variété d'oiseaux peut être observée comme cette paruline jaune (<em>Setophaga petechia</em>). © Maxime Aliaga, tous droits réservés
    Une grande variété d'oiseaux peut être observée comme cette paruline jaune (Setophaga petechia). © Maxime Aliaga, tous droits réservés

    Pour faire simple, en étudiant les pinsons des différentes îles de l'archipel, il s'est rendu compte que venant de la même espèceespèce à la base, ceux-ci avaient évolué différemment. La forme et la taille de leur becbec étaient différentes en fonction de l'île où ils se trouvaient. Chaque île ayant des ressources différentes, cela montrait bien que le milieu jouait un rôle dans la sélection naturellesélection naturelle créant ainsi de nouvelles espèces de pinsonspinsons qui s'étaient adaptées à leur nouveau écosystème. C'est grâce en partie à ce processus que l'extraordinaire biodiversitébiodiversité de notre Planète a pu voir le jour.

    Des espèces uniques

    Cette matrice naturelle composée d'îles volcaniques arides et l'absence de prédateurs ont modelé ici une faune sauvage qui a su évoluer et s'adapter de manière totalement isolée du reste du monde, créant ainsi un grand nombre d'espèces endémiques. La tortue géante des Galápagos, le cormoran aptèreaptère, ou encore l'iguane marin en sont les représentants charismatiques de cette faune unique au monde.

    Les otaries des Galápagos règnent en maître sur les rivages des différentes îles de l'archipel. © Maxime Aliaga, tous droits réservés<br> 
    Les otaries des Galápagos règnent en maître sur les rivages des différentes îles de l'archipel. © Maxime Aliaga, tous droits réservés
     

    Sur ce petit territoire d'à peine 8.000 km², il y aurait plus de 100 espèces endémiques, toutes aussi surprenantes les unes que les autres. Dans l'océan, les eaux froides et riches en poissonspoissons attirent aussi une faune sous-marine abondante telles les otaries, diverses espèces de requins et ou encore les baleines que l'on aperçoit fréquemment entre les îles.

    Les oiseaux marins eux aussi ne sont pas en reste, ils profitent allègrement de cette ressource océanique très riche, fous à pattes bleues, pélicans brunspélicans bruns, ou encore manchots des Galápagosmanchots des Galápagos sont autant d'espèces qui ont trouvé refuge sur les côtes escarpées des différentes îles. Comme on peut le voir sur terre comme sous l'eau, la vie animale est abondante dans ce lieu sauvage unique en son genre.

    De nombreuses colonies de fous à pattes bleues (<em>Sula nebouxii</em>) nichent sur les îles des Galapagos. © Maxime Aliaga, tous droits réservés
    De nombreuses colonies de fous à pattes bleues (Sula nebouxii) nichent sur les îles des Galapagos. © Maxime Aliaga, tous droits réservés

    L’iguane marin

    Pour ma part, j'ai eu une attirance particulière pour l'iguane marin, véritable ambassadeur et témoin vivant de cette évolution biologique. Sous ces airsairs de « dragon nonchalant » se cache une espèce pacifiste, qui a su s'adapter aux conditions de vie extrême qui régnaient sur terre à son arrivée. En effet, à l'origine ce n'était qu'un iguane « classique » comme on en trouve sur le continent américain, un iguane terrestre majoritairement végétarienvégétarien. Problème, sur ces îles volcaniques arides, la végétation est pauvre et peu généreuse en nourriture, il a donc eu l'idée mais surtout la nécessité d'aller manger les alguesalgues vertes disponibles à maréemarée basse sur les récifs côtiers.

    Certaines espèces cohabitent de manière très amicale tel ce lézard des laves sur la tête d'un iguane marin. © Maxime Aliaga, tous droits réservés
    Certaines espèces cohabitent de manière très amicale tel ce lézard des laves sur la tête d'un iguane marin. © Maxime Aliaga, tous droits réservés

    Peu à peu, et de génération en génération, il s'y est totalement adapté, ces caractéristiques physiquesphysiques ont évolué pour s'adapter à ce nouveau mode de vie. Il est devenu une espèce semi-aquatique, ces griffes se sont allongées pour s'agripper aux rochers escarpés, il s'est mis à nager à la manière d'un crocodilecrocodile, et chose encore plus incroyable il a appris à expulser le sel contenu dans l'eau de mer par ses narinesnarines. Il est aujourd'hui parfaitement adapté à ce mode vie, et même s'il est devenu une espèce unique au monde, on le trouve en grande quantité dans l'archipel. Très peu farouche car n'ayant pas de prédateurs, il est aussi très facile à photographier.

    Statut de l’île et tourisme

    Il faut savoir que l'archipel des Galápagos est classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1959. 97 % de son territoire est classé en Parc national et bénéficie de règles strictes afin de protéger ce joyau de la nature. Seulement 3 % de l'archipel est habité, répartis dans quatre îles : San Cristóbal, Santa Cruz, Isabella et Floreana pour une population totale de 26.000 habitants, appelés les « Galapagueños ».

    Un pélican brun à l'atterrissage sur une mer nappée des couleurs du coucher de soleil. © Maxime Aliaga, tous droits réservés
    Un pélican brun à l'atterrissage sur une mer nappée des couleurs du coucher de soleil. © Maxime Aliaga, tous droits réservés

    Que l'on soit naturaliste amateur, passionné ou averti, explorer l'archipel des Galápagos sonne pour beaucoup comme un rêve. Longtemps considéré comme accessible qu'à de rares privilégiés fortunés, il est de plus en plus facile aujourd'hui de voyager aux Galápagos. Attirant des voyageurs du monde entier le tourisme ne cesse de croître. La meilleure façon de découvrir ce joyau du Pacifique est la croisière sur un bateau de tourisme.

    L'iguane marin ou « dragon nonchalant », est peu farouche et donc facile à photographier. © Maxime Aliaga, tous droits réservés
    L'iguane marin ou « dragon nonchalant », est peu farouche et donc facile à photographier. © Maxime Aliaga, tous droits réservés

    En effet, chaque île étant différente par sa forme, ses caractéristiques ou encore par les espèces qu'on y trouve, la croisière permet de naviguer d'île en île afin d'apprécier au mieux cette diversité. La navigation y est très agréable, les bateaux sont confortables et on a vraiment l'impression d'être un explorateur. Il est aussi possible de se déplacer entre les quatre îles habitées à moindre coût, mais l'accès restreint de certains sites et l'éloignement des autres îles vous feront sûrement passer à côté d'espèces que l'on ne trouve que dans certaines zones.

    Les Galápagos et la photographie animalière

    Autant le dire, ce petit paradis au milieu de l'océan a tout pour plaire aux photographes animaliers amateurs ou professionnels. Des espèces endémiques abondantes et facilement observables, une proximité avec la faune sauvage sans pareil et des lumièreslumières magnifiques, le mix parfait ! En effet, habité depuis seulement un siècle, les animaux n'ont pas peur de l'Homme. Ici, l'Homme n'a jamais été une menace, les animaux se laissent donc facilement approcher. C'est l'Homme lui-même qui doit respecter une distance raisonnable pour ne pas trop les déranger. Aussi les règles du Parc national permettent d'éviter les débordements de certaines personnes qui pourraient abuser de cette proximité. Bien évidemment, il est interdit de toucher les animaux, il faut respecter une distance minimum de deux mètres, ne pas sortir des sentiers balisés et il est interdit d'utiliser un flashflash.

    Le vol magnifique et gracile du Phaéton à bec rouge (<em>Phaethon aethereus</em>). © Maxime Aliaga, tous droits réservés
    Le vol magnifique et gracile du Phaéton à bec rouge (Phaethon aethereus). © Maxime Aliaga, tous droits réservés

    Autant de contraintes qui pourraient rebuter le photographe en quête de l'image parfaite, mais il n'en est rien, même en suivant ces directives de bon sens, il est possible de faire des images extraordinaires, qui en feront rêver plus d'un. Des oiseaux qui pêchent sous une lumière magnifique au coucher du soleilsoleil, une otarie qui fait la sieste paisiblement sur la plage avec son petit ou encore une photo de buse au grand-angle, sont autant d'images qu'il est possible de faire. Du coup pour le matériel photo c'est assez simple aussi, pas besoin de se charger. Pour faire les photos que je vous présente ici, j'ai utilisé un objectif type 300F2.8, un grand-angle 16-35mm, un objectif 100mm macro, pas de trépied, ni de flash. Chose assez rare pour un photographe animalier mais je suis satisfait des images que j'ai pu y faire, car en plus d'avoir eu la chance de photographier quasiment toutes les espèces charismatiques à l'exception de l'albatros des Galápagos, je pense avoir saisi de belles images. J'espère qu'elles vous donneront envie de réaliser ce rêve de voyage nature qui, j'en suis sûr, ne vous décevra pas.

    Depuis mon séjour d'un mois dans cet archipel magique je ne cesse de repenser à ces paysages magnifiques, ces animaux hors du commun, et cette atmosphèreatmosphère si particulière qui règne dans ce paradis du bout du monde. Je n'ai qu'une seule envie, y retourner.