Les récifs coralliens subissent de plein fouet le réchauffement climatique. Mais certains d'entre eux semblent y résister, notamment dans l'océan Pacifique... Quels peuvent bien être leurs secrets ?
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La chaleurchaleur grimpe dans les océans. Causant, par endroits, un blanchissement mortel des récifs coralliens. Cette situation est aggravée par les événements ENSO, qui regroupent El NiñoEl Niño - un phénomène climatique d'augmentation anormale des températures dans l'océan Pacifique - et l'oscillation australe de la pression atmosphérique (southernsouthern oscillation).
En analysant des données enregistrées entre 1970 et 2014, des chercheurs se sont rendu compte que les récifs coralliens du PTE (Pacifique tropical est) résistent extraordinairement bien au stressstress thermique provoqué par ENSO, dont l'intensité et la fréquence vont s'accentuer. Leurs résultats sont publiés dans Global Change Biology.
Comment ces coraux survivent-ils ?
« Aucun déclin global », écrivent ces scientifiques. « La quantité de coraux vivants a augmenté et diminué en réponse au blanchissement induit par El Niño, concède James Porter, coauteur de l'étude, mais contrairement aux récifs ailleurs dans les Caraïbes et dans l'Indo-Pacifique, les récifs du PTE rebondissent presque toujours ». Ce blanchissement étant dû à la mort des algues symbiotiques des coraux, celles-ci sont peut-être particulièrement tolérantes au stress thermique.
Les chercheurs émettent deux autres hypothèses, pour expliquer que les récifs du PTE se rétablissent en seulement 10 à 15 ans. Des remontées d'eaux froides pourraient aider certaines zones à mieux résister, lesquelles se reproduiraient jusqu'à réensemencer des récifs plus gravement touchés. Ou alors, les coraux bénéficieraient d'une mémoire écologique. Ils seraient habitués au stress thermique grâce à une adaptation génétiquegénétique et un héritage épigénétique de leurs parents.
« La clé de la survie des futurs récifs n'est peut-être pas une immunitéimmunité au stress, mais plutôt une capacité à récupérer et à repousser après le stress, suggère James Porter. Et les récifs du PTE nous montrent à quoi cela pourrait ressembler » !