Le réchauffement climatique anthropique met la vie sur Terre en danger. Pourtant, c’est bel et bien au cœur même du vivant que des scientifiques proposent aujourd’hui d’aller chercher des solutions à cette crise climatique que nous avons déclenchée.
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Il aura fallu à la vie des centaines de millions d'années pour façonner la Terre à son image. Beaucoup moins longtemps à l'humanité pour menacer de rendre la planète invivable. Mais, « la vie trouve toujours un chemin », disait de manière, qui semble fort à propos aujourd'hui à certains scientifiques de l'université Macquarie (Australie), le professeur Malcolm dans Jurassic Park. Ces scientifiques-là envisagent en effet d'exploiter le pouvoir du vivant pour nous sauver du réchauffement climatique.
L’ingénierie de la vie pour nous sortir de la crise climatique
Dans la revue Nature Communications, ils présentent quatre façons dont les biotechnologiesbiotechnologies pourraient nous aider à affronter la crise climatique.
Les biotechnologies pourraient, en premier lieu, constituer de meilleurs moyens de fabriquer des carburants synthétiques capables de remplacer directement les combustiblescombustibles fossiles. Ces carburants, en effet, restent pour l'heure produits à partir de ressources utiles aussi pour l'alimentation. Le maïsmaïs ou le sojasoja, par exemple. Les biotechnologies, elles, pourraient ouvrir la voie à la production de carburants de synthèse à partir de déchets agricoles. De quoi envisager de décarboner notamment l'aviation plus rapidement que si le secteur devait attendre l'arrivée d'avions électriques ou d'avions à l'hydrogènehydrogène.
De la transformation du CO2 aux produits de synthèse
Selon les chercheurs, les biotechnologies ont aussi leur rôle à jouer dans l'amélioration des méthodes de capture et d'utilisation du dioxyde de carbone (CO2). Elles pourraient aussi se substituer à des méthodes de production à forte intensité carbone. Celle que les scientifiques appellent la « fermentationfermentation de précision » promet de produire du lait synthétique et d'éviter ainsi les émissionsémissions de méthane de l'industrie laitière. Enfin, des bactériesbactéries ou des plantes spécialement sélectionnées pourraient séquestrer du carbone et contribuer à réduire les niveaux de gaz à effet de serregaz à effet de serre dans notre atmosphèreatmosphère.
Pas de biotechnologies de l’environnement sans aides des gouvernements
Tout ceci est de l'ordre du possible. Scientifiquement parlant. Mais qu'en est-il de l'aspect acceptation sociale et coûts ? Les chercheurs notent que si le secteur des biotechnologies est prometteur, les investissements se concentrent actuellement surtout dans le domaine du médical, de la pharmacie, de la chimiechimie ou de l'agricultureagriculture. En cause, une valeur commerciale des technologies bien plus grande que dans les applicationsapplications qui lutte contre le réchauffement climatique. Ainsi, un soutien gouvernemental sera-t-il probablement indispensable pour favoriser le développement et la commercialisation de biotechnologies dédiées à la préservation de l'environnement.
Parmi les recommandations des scientifiques pour aider à l'émergenceémergence de ce type de biotechnologies :
- financer la recherche fondamentale en continu ;
- réévaluer sans arrêt l'intérêt des technologies pour l'humanité ainsi que leur niveau d'acceptation - certaines peuvent paraître peu attrayantes de prime abord et plus intéressantes ensuite ;
- porter une attention particulière aux industries qui voudraient utiliser la réglementation pour exclure des concurrents - c'est l'exemple du débat sur la dénomination « lait » ou « saucisse » ;
- soutenir la commercialisation et la mise à l'échellemise à l'échelle des technologies prometteuses dont le principal avantage est la réduction des émissions de gaz à effet de serre par des financements ou d'autres incitations - telles que la tarification du carbone, les crédits d'impôtcrédits d'impôt ou les réglementations environnementales ;
- mettre en place des politiques spécifiques lorsqu'un déploiement à grande échelle de ces technologies est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques.
L'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont déjà avancé sur une stratégie de ce type.