Les villes côtières sont les premières touchées par les conséquences du réchauffement climatique, et par conséquent, elles devraient être les premières à se préparer aux risques naturels. Or, ce n’est pas du tout le cas à travers le monde, et encore moins en France, selon une étude mondiale publiée dans Nature Cities.


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    Montée des eaux, submersion liée aux tempêtes, inondations causées par les violents oragesorages, ou encore cyclonescyclones, sont autant de risques naturels auxquels les villes situées près du littoral doivent se préparer. Quelque 199 villes côtières du monde entier ont été étudiées entre 2013 et 2020 et les conclusions des scientifiques, publiées dans Nature Cities, sont accablantes : l'adaptation aux futures conditions climatiques est, soit inexistante, soit trop lente, soit carrément contre-productive. Plus encore, les mesures d'adaptation qui sont mises en place sont basées sur des événements passés, et pas sur les prévisions futures. Et pourtant, 65 % des villes étudiées sont menacées par plusieurs catastrophes à la fois.

    Seulement 16 % des villes côtières européennes ont commencé à se préparer

    Les inégalités sont aussi frappantes : dans les villes les plus riches, ce sont les mairies qui mettent en place des mesures pour faire face à la montée des eaux et aux risques de submersion. Cependant, dans les villes plus pauvres, les mairies ont tendance à demander aux habitants de s'équiper eux-mêmes. Certains pays sont plus en avance que d'autres sur les mesures mises en place dans les villes côtières :

    • 30 % des villes côtières situées en Asie ont commencé à se préparer ;
    • 23 % des villes côtières en Amérique du Nord ;
    • 16 % des villes en Europe ;
    • 13 % des villes en Afrique.

    Les villes côtières françaises ne sont pas les plus innovantes

    D'une manière générale, plus les villes sont grandes, mieux elles sont équipées pour faire face aux catastrophes climatiques. Des différences sur les mesures mises en place existent aussi selon les pays : les pays européens sont par exemple très axés sur l'adaptation technologique, et pas assez sur les solutions naturelles (la restauration et la préservation des zones naturelles pour éviter les catastrophes). Dans certains cas d'adaptation, les chercheurs ont même constaté des mesures contre-productives, avec davantage d'effets négatifs que positifs.  

    À Singapour, Hong Kong, ainsi que dans plusieurs villes suédoises, les mesures sont les plus performantes du monde, car elles intègrent de multiples facettes : des technologies, des changements de comportements, l'utilisation de la nature et de nouvelles législations. Dans des villes européennes plutôt riches comme Rotterdam, Dordrecht et Helsinki, les mesures sont qualifiées d'innovantes.

    De grandes villes américaines ont aussi commencé à transformer leur gestion des côtes : à New York et Miami, des mesures techniques de protection (comme des mursmurs) ont été associées à des mesures plus naturelles (végétation, zones humideszones humides, etc.). La France semble à la traîne, et ses villes côtières ne sont pas citées parmi les plus innovantes, ni les plus impliquées pour faire face aux risques naturels du futur. Et pourtant, le nord-ouest du pays est l'une des régions du monde les plus menacées par la montée des eaux d'ici la fin du siècle, avec des conséquences notables dès 2050. 

    Voir aussi

    Ce qu’il faudrait faire pour freiner l’érosion du littoral et ramener la biodiversité