De la neige est annoncée dans les Alpes françaises dans les prochains jours. En contradiction avec le réchauffement climatique ? Pas du tout, confirment aujourd’hui des chercheurs. Selon eux, dans le contexte de températures qui grimpent globalement, la région doit surtout s’attendre à des évolutions. Y compris à des chutes de neige extrêmes en altitude.
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L'été dernier, des chercheurs de l’université de Grenoble estimaient que dans un monde qui se réchaufferait de 2 °C, la moitié des stations de ski d'Europe feraient face à un risque « très élevé » de manque de neige. La quasi-totalité si le réchauffement climatique allait jusqu'à 4 °C.
Aujourd'hui, ils nous proposent, dans le journal Cryosphere, de nous attarder sur le cas des Alpes françaises. En considérant le scénario d'émissionsémissions le plus pessimiste. Celui qui nous mènerait, d'ici 2100, à un réchauffement de l'ordre de 4,3 °C par rapport aux moyennes préindustrielles.
Des chutes de neige extrêmes en altitude
Pour prévoir les changements qui attendent la région, les chercheurs de l'université de Grenoble ont étudié 23 massifs des Alpes françaises. À partir de données de température et de précipitation recueillies de 1951 à nos jours. Leurs modèles montrent -- en prenant pour base le niveau de réchauffement actuel, soit environ +1 °C -- une augmentation considérable des maxima de chutes de neige au-delà de 3 600 mètres d'altitude. Mais une diminution en dessous de 3 000 mètres.
Sur 100 ans, l'occurrence des chutes de neige extrêmes devrait augmenter à des altitudes supérieures à 3 300 mètres. Alors que les altitudes inférieures à 2 400 mètres devraient la voir reculer. Encore les deux, les chutes de neige extrêmes seront plus importantes en moyenne jusqu'à un réchauffement de +3 °C. Mais moins au-delà.
Caractériser les chutes de neige pour prévenir les risques
À une altitude de 900 mètres, les chercheurs annoncent qu'il faut s'attendre à une baisse des maxima moyens des chutes de neige allant jusqu'à 26 % alors que la hausse ne sera que de 3 % au-dessus de 3 600 mètres. Sur 100 ans, la baisse moyenne attendue des chutes de neige extrême est d'environ 15 % à 900 mètres alors que la hausse à 3 600 mètres est de l'ordre de 8 %. Les chercheurs espèrent pouvoir désormais travailler à la caractérisation (moment, ampleur) de ces chutes de neige extrêmes, car cela pourrait constituer une mesure clé pour anticiper les changements futurs dans les dangers liés aux chutes de neige, tels que les avalanches.