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Article paru le 2 septembre 2016
Plus de temps libre avec la famille, les amis, pour faire du sport et se reposer : qui n'en a pas envie ? En plus de rendre la vie quotidienne plus agréable, les weekends de trois jours pourraient être une solution pour réduire l'impact de l'Homme sur l'environnement. En tout cas c'est l'avis d'Alex William, de la City University de Londres, qui décrit dans The Conversation l'intérêt environnemental de la semaine de quatre jours.
Le sociologue (qui est affilié au Parti Travailliste) cite des travaux scientifiques à l'appui de sa thèse : en 2006, les économistes David Ronick et Mark Weisbrot ont montré comment la réduction du temps du travail permettait de réduire sensiblement la consommation d’énergie. D'après eux, si les Américains travaillaient moins (au même niveau que les Européens) ils utiliseraient 20 % d'énergieénergie en moins. Si en 2000 le temps de travail aux États-Unis avait été le même qu'en Europe, les émissionsémissions de CO2 américaines auraient diminué de 7 % par rapport à 1990, soit l'objectif fixé à Kyoto. Et si le monde entier travaillait au même niveau que les Américains en 2050, cela augmenterait encore les températures de 1 à 2 °C sur la planète...
Une semaine de quatre jours, cela signifie moins de transports pour aller travailler, moins d'énergie consommée sur le lieu de travail en éclairage, air conditionnéair conditionné, informatique... L'expérience a été faite en 2007 dans l'État de l'Utah qui avait réorganisé la semaine des fonctionnaires en rallongeant les journées de travail du lundi au jeudi et en supprimant le vendredi. En 10 mois, l'État a économisé 1,8 million de dollars en énergie. Comme les fonctionnaires restaient chez eux un jour de plus par semaine, l'État a évalué à 12.000 tonnes de CO2 l'économie réalisée par an en émissions de gaz à effet de serre. Mais l'expérience a été abandonnée en 2011 pour permettre aux habitants d'avoir à nouveau accès aux services les vendredis.
Travailler quatre jours, est-ce viable économiquement parlant ? Alex William cite les travaux d'un anthropologue, David Graeber, qui suggère que beaucoup de salariés sont sous-utilisés sur leur lieu de travail : il y aurait beaucoup d'heures de « présentéisme », peu productives. De plus, le développement de l'automatisation, de la robotiquerobotique, pourrait faire gagner beaucoup d'heures de travail humain et donc permettre de réduire le temps de travail.