Le réchauffement climatique menace l’ours polaire, les coraux, la tortue des mers, le faux dragonnier — une plante grasse africaine — ou encore l’orang-outan. Pire, nous apprennent aujourd’hui des chercheurs. Si nos émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas, ce sont toutes les « zones de vie » de notre Planète qui sont en danger.
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Avec le réchauffement climatique anthropique, de vastes régions de notre Terre deviennent de plus en plus chaudes et sèches. Selon des chercheurs de l'université du Queensland (Australie) et de la Wildlife Conservation Society (États-Unis) près de 20 % des paysages de notre Planète ont d'ores et déjà connu des changements fondamentaux. Et aucune des « zones de vie » sur Terre ne semble vouloir être épargnée. Les plus touchées restant pour l'heure les forêts boréales, les forêts de conifères tempérées et les forêts de conifères tropicales.
Une « zone de vie », c'est ainsi que les scientifiques désignent une grande région biogéographique caractérisée par sa température, ses précipitations, son aridité, mais aussi les espèces et les écosystèmes qui s'y développent. Sur l'ensemble de la planète, il en existe 48. Et les chercheurs montrent aujourd'hui, à grand renfortrenfort de données climatiques historiques et de modélisationsmodélisations courant sur 180 années, que les limites entre ces zones ont tendance, sous l'effet du réchauffement climatiqueréchauffement climatique, à se déplacer vers les pôles et vers les altitudes plus élevées. Avec pour résultat : une expansion des « zones de vie » des climatsclimats tropicaux et une contraction de celles associées aux climats tempérés.
« Si nous échouons à réduire nos émissionsémissions de gaz à effet de serre, l'ampleur des impacts climatiques sur les "zones de vie" triplera au cours des 50 prochaines années », prévient James Watson, chercheur à l'université du Queensland, dans un communiqué. Et sachant que l'angle « zone de vie » exclut la prise en compte de certaines nuances telles que la croissance des plantes ou la reproduction chez les animaux, ces résultats pourraient même sous-estimer l'étendue des dégâts.
Réduire les émissions et s’adapter
Jusqu'alors, ce sont le Canada, les États-Unis et le nord de l'Europe qui ont connu les changements les plus importants. Les forêts boréales, les prairies et les zones arbustives montagnardes, les désertsdéserts et les forêts de conifères tempérées. Demain, ce sont par exemple les régions polaires ou encore les toundrastoundras humides qui devraient le plus reculer. Mais les chercheurs espèrent que leurs travaux aideront à orienter les stratégies de conservation vers les régions les plus en danger. Celle où le changement est le plus rapide et où le « seuil climatologique pour l'échec » est déjà proche.
« Le rythme accéléré des changements dans les "zones de vie" remettra aussi clairement en question les stratégies de développement durable pour l'humanité », ajoute James Watson. Car au-delà de constituer une richesse brute pour notre Planète, ces « zones de vie » fournissent aux humains des services écosystémiques. « Si ces "zones de vie" évoluent, nous ne pourrons plus compter sur elles comme nous l'avons fait jusqu'ici. » La pêchepêche, la pollinisation, l'eau potable. Rien ne sera plus comme avant. De quoi souligner une fois de plus l'importance d'une action climatique internationale rapide.
Et parlant d'action climatique, les chercheurs parlent aussi bien de réduction de nos émissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre que d'adaptation à un nouveau climat. Ils soulignent que, quel que soit le scénario, environ 57 % de la superficie de notre Planète -- le bassin de l'AmazoneAmazone, par exemple, ou l'Asie du Sud-est -- devrait continuer d'abriter les mêmes « zones de vie ». Ces régions pourraient donc fournir des endroits stables permettant à la biodiversitébiodiversité de persister, de s'adapter et, pourquoi pas même, de former de nouvelles espèces.