Passer le cap des +2 °C de réchauffement climatique multiplierait les risques de basculement du système Terre. Des chercheurs en font aujourd’hui la démonstration d’autant plus inquiétante que c’est la voie sur laquelle nous sommes engagés.


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    Des calottes glaciaires qui disparaissent. Des courants océaniques qui changent. Ça n'arrivera pas du jour au lendemain. Mais les conséquences d'un basculement de ces éléments seraient tellement graves pour le système Terre - et donc pour l'humanité - que les scientifiques préviennent depuis longtemps qu'il faut absolument l'éviter. Et aujourd'hui, justement, des chercheurs du Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK) en Allemagne publient, dans la revue Nature Communications, une analyse des risques de basculement.

    Le zéro émission nette pour minimiser les risques de basculement

    Selon les résultats des chercheurs, si les politiques actuelles sont maintenues jusqu'à la fin du siècle - ce qui devrait mener à un réchauffement de l'ordre de +2,6 °C -, le risque de basculement d'au moins un élément clé du système Terre d'ici 2300 serait de presque un sur deux. « Cela montre à quel point il est essentiel d'atteindre et de maintenir des émissionsémissions nettes de gaz à effet de serre nulles afin de limiter ces risques. Et ce, pour les centaines d'années à venir et au-delà », explique Tessa Möller, co-auteure de l'étude.

    Le saviez-vous ? Choisir une banque « verte » est l'une des actions les plus efficaces au niveau individuel pour aider la Planète. © Futura

    La bonne nouvelle, c'est que les chercheurs estiment aussi que les risques de basculement peuvent être minimisés si la marche du réchauffement est rapidement inversée. Comprenez, si nos émissions de gaz à effet de serre atteignent le zéro net d'ici 2100. Et ce, même en cas de dépassement temporaire de la barre des +1,5 °C fixée par l'Accord de Paris sur le climatclimat.

    Des impacts sur le monde entier pendant des siècles

    « En raison de réductions insuffisantes de nos émissions, nous courons un risque toujours plus grand de dépasser cette limite de température. Or, nous savons désormais que nous devons minimiser ce risque à tout prix. Pour réduire les impacts désastreux sur les populations du monde entier pour les centaines d'années à venir et probablement au-delà », conclut Johan Rockström, directeur du PIK.