À part l’Antarctique, pas un seul continent n’est épargné. Des « points chauds » inexpliqués sont récemment apparus sur la carte du monde. Les populations qui vivent dans ces régions sont menacées.


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    Tout le monde sait à peu près aujourd'hui que lorsque les scientifiques disent réchauffement climatique anthropique, ils pensent augmentation moyenne des températures sur la Terre. Ainsi, les 10 dernières années les plus chaudes à l'échelle du Globe sont-elles à chercher dans la dernière décennie. 2023 a même été, jusqu'ici, l'année la plus chaude jamais enregistrée. Et 2024 devrait bientôt lui « griller » la politesse.

    Mais ce que des chercheurs de la ColumbiaColumbia Climate School (États-Unis) nous racontent aujourd'hui, c'est encore autre chose. Ils ont remarqué que, de plus en plus, certaines régions connaissent des vagues de chaleurchaleur répétées tellement extrêmes qu'elles sont bien au-delà de ce que tout modèle climatique peut prédire ou même expliquer. Dans le journal PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), ils publient la première carte mondiale de ces « points chauds ». Des régions dans lesquelles les températures extrêmes grimpent considérablement plus vite que les températures plus modérées.

    Des records de température qui tombent les uns après les autres

    Dans ces « points chauds », les records de température peuvent ainsi être battus plusieurs fois au cours d'une même vague de chaleur. Souvenez-vous de ce qui s'est produit dans le sud-ouest du Canada en juin 2021.

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    49,6 °C à Lytton au Canada : il n’a jamais fait aussi chaud à plus de 45° de latitude nord !

    Des records ont été battus quotidiennement et la ville de Lytton (Colombie-Britannique) a finalement connu la température la plus élevée jamais enregistrée dans tout le Canada. Un à peine croyable 49,6 °C ! Le lendemain, la ville était réduite en cendres par un feu de forêt alimenté en grande partie par le dessèchement de la végétation. Partout dans le monde, ces dernières années, ce type de vagues de chaleur a tué des dizaines de milliers de personnes, desséché des récoltes et des forêts et déclenché des incendies dévastateurs.

    Le saviez-vous ?

    Cette percée anormale de températures à l’extrême supérieure ne se constate pas partout. Dans d’autres régions, les températures maximales apparaissent même inférieures à ce que les modèles climatiques prédisent. Dans l’intérieur de l’Amérique du Sud, par exemple. Ou dans le nord de l’Afrique.

    Les chercheurs de la Columbia Climate School précisent que ces vagues de chaleur extrêmes frappent principalement depuis environ cinq ans. Parmi les régions les plus touchées : la Chine centrale, le Japon, l'est de l'Australie et certaines régions d'Afrique, le nord du Groenland aussi et le sud de l'Amérique du Sud. À l'exception de l'Antarctique, donc, des régions réparties sur l'ensemble du Globe.

    L’Europe aux premières loges

    Mais ce que le rapport révèle de particulièrement concernant pour nous, c'est que le signal le plus intense et le plus constant vient... du nord-ouest de l'Europe. Que ce soit en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ou en France, les jours les plus chauds de l'année se réchauffent deux fois plus vite que les températures moyennes estivales. Ce que les climatologuesclimatologues qualifient de phénomène d'« élargissement de la queue ».

    Des « points chauds » qui défient les modèles climatiques

    « Cette tendance aux "points chauds" semble être le résultat d'interactions physiquesphysiques que nous ne comprenons peut-être pas complètement », reconnaît Kai Kornhuber, chercheur à la Columbia Climate School, dans un communiqué. Des explications sont avancées. Un peu au cas par cas. En Europe, des fluctuations du jet-stream provoquées par le réchauffement accéléré de l'Arctique pourraient être en cause, selon une étude antérieure.

    Il est intéressant de rappeler que la chaleur extrême tue plus de personnes dans le monde que toutes les autres causes liées aux conditions météorologiques réunies, y compris les ouragans, les tornadestornades et les inondations. Ainsi, depuis 1999 déjà, le taux de mortalité annuel lié aux températures extrêmes a plus que doublé. « Nous ne sommes pas faits pour cela et nous risquons de ne pas pouvoir nous adapter assez rapidement », remarque Kai Kornhuber. Et certains de ses collègues appellent à attribuer désormais des noms aux vagues de chaleur. Comme on le fait pour les ouragansouragans. Afin de sensibiliser les populations et les gouvernements.