La présence de la végétation à l’intérieur des villes permet d’abaisser un peu la température, mais ce n’est pas suffisant. Une nouvelle étude réalisée en Chine explique que pour refroidir les grandes villes surchauffées, il faut les entourer d'un anneau de végétation.


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    Paris, Marseille, Rome, PhoenixPhoenix ou encore Dubaï, autant de grandes villes qui souffrent chaque été de l'îlot de chaleurchaleur urbain. Dans les villes très étendues et très bétonnées, les températures sont en effet bien plus élevées que dans les banlieues, forêts et campagnes avoisinantes. La différence peut atteindre plus de 5 °C à quelques kilomètres de distance et cette différence est plus grande la nuit que le jour. Avec le réchauffement climatique, certaines villes deviennent invivables l'été : c'est le cas de Paris, qui a été élue « ville la plus mortelle d’Europe » en cas de canicule dans une étude publiée dans The Lancet.

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    Une nouvelle enquête publiée dans la revue Nature Cities s'est intéressée aux données météométéo de 30 grandes villes en Chine sur les 20 dernières années, de 2000 à 2020. Il est bien connu depuis longtemps que la végétation abaisse le niveau des températures dans les villes. Mais les chercheurs ont découvert que la présence de la végétation autour de la ville avait aussi un impact énorme sur le niveau de chaleur dans celle-ci : il suffit d'un anneau de végétation entourant la ville pour faire descendre la température de celle-ci. Pour que cela marche, il faut que la largeur de cet anneau fasse au moins la moitié de la largeur de la ville. L'anneau doit également se trouver à moins de 15 kilomètres des limites de la ville.

    La température d'une ville peut être 3 à 5 °C plus élevée que celle des zones rurales situées à quelques kilomètres de distance. © oben901, Adobe Stock
    La température d'une ville peut être 3 à 5 °C plus élevée que celle des zones rurales situées à quelques kilomètres de distance. © oben901, Adobe Stock

    La présence de la végétation engendre une circulation différente de l’air

    La chaleur dégagée par la ville, en plus de celle liée au soleilsoleil et aux conditions atmosphériques, forme son propre dôme de chaleur, comme le montre le schéma ci-dessous. Ce dôme peut s'étaler sur le double de superficie de la ville, et donc dépasser largement ses limites cartographiques. Si la ville est entourée de forêts et prairies naturelles (pas de champs cultivés), de l'airair plus frais se met à souffler. Cet air plus frais transite de manière circulaire entre la ville, l'atmosphère (et donc le dôme de chaleur), puis revient à sa source.

    Le dôme de chaleur au-dessus de la ville et la circulation de l'air grâce à l'anneau de végétation. © Carbon Brief
    Le dôme de chaleur au-dessus de la ville et la circulation de l'air grâce à l'anneau de végétation. © Carbon Brief

    Cette circulation rafraîchit en permanence l'air de la ville : c'est ainsi que l'air d'une ville entourée de végétation naturelle peut être 0,5 à localement 1 °C plus frais que celui d'une autre ville similaire sans anneau de végétation. C'est dans le centre de la ville concernée que la baisse des températures est la plus grande : l'intensité de la chaleur peut diminuer de 30 % grâce à cet anneau végétal. Si la baisse des températures réelles n'apparaît pas énorme, l'impact de l'anneau de végétation est par contre beaucoup plus fort sur la température ressentie. Cette petite baisse des températures, combinée à l'apport d'une ventilationventilation plus importante grâce à la circulation de l'air, peut faire une grande différence chez les personnes les plus sensibles.