Éliminer du dioxyde de carbone (CO₂) de l’atmosphère, pour sauver notre climat, nous n’aurons pas d’autre choix que d’y arriver. Mais des chercheurs nous préviennent aujourd’hui qu’il faudra, en plus, prévoir de le stocker pendant au moins 1 000 ans.
au sommaire
Réussir à éliminer du dioxyde de carbone (CO₂) de notre atmosphère apparaît aujourd'hui essentiel pour atteindre nos objectifs climatiques. Non seulement l'éliminer, mais aussi le stocker « durablement », comme il est communément admis. Mais que signifie dans ce cas « durablement » ? C'est la question que des chercheurs de l'Institute for Atmospheric and Climate Science de l'école polytechnique fédérale de Zurich (ETH, Suisse) se sont posés.
Séquestrer du CO₂, mais pour combien de temps ?
Dans la revue Communications Earth & Environment, ils donnent une réponse qui ne ravira pas ceux qui développent actuellement des programmes destinés à éliminer le CO₂ de l'airair. Ces programmes, en effet, visent généralement un stockage du carbonecarbone sur 100 ans en moyenne. Mais en exécutant un modèle climatique, les chercheurs de l'ETH ont découvert que se contenter d'une telle référence pourrait mener notre Planète à un réchauffement supplémentaire de 1,1 °C d'ici 2500. Car une grande partie du CO₂ ainsi stockée serait à nouveau libérée dans l'air avant que le carbone présent dans notre atmosphère ne retourne naturellement au sol.
La duréedurée nécessaire au carbone pour revenir à la Terre naturellement est de l'ordre de 1 000 ans. C'est pourquoi les chercheurs recommandent aujourd'hui de viser des stratégies capables de stocker le CO₂ aussi longtemps que ça.
Des technologies pour stocker le CO₂ pour au moins 1 000 ans
Pour cela, la séquestration naturelle ne suffira pas. Parce que les plantes extraient certes le carbone de l'air. Mais elles le restituent lorsqu'elles meurent. Et même les plantes à longue durée de vie ne permettent donc pas un stockage du CO₂ de plus de 100 ans. Sans parler du risque d'émissionsémissions anticipées lié aux feux de forêt. Les chercheurs recommandent ainsi de se concentrer sur celle qu'ils appellent la séquestration forcée qui consiste par exemple à injecter de force du CO₂ dans des formations rocheuses souterraines. De telles méthodes devraient empêcher le carbone de se retrouver dans notre atmosphère pendant au moins 1 000 ans.