Un climat plus chaud booste l'intensité des précipitations déversées par les rivières atmosphériques, comme cela a été le cas de manière spectaculaire en Californie ces dernières semaines, mais aussi en France l'hiver dernier. Mais ce phénomène ne génère pas que des inondations, les conséquences des rivières atmosphériques sont nombreuses et parfois très surprenantes.


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    La Californie a été balayée par une quinzaine de rivières atmosphériques au cours de l'hiver 2022-2023. Une seule de ces bandes nuageuses chargées d'humidité peut transporter l'équivalent de deux fois l'équivalent du fleuve Amazone, l'un des plus grands du monde. Ces derniers mois ont été exceptionnels sur la côte ouest américaine, avec une succession inédite de rivières atmosphériques qui ont provoqué des inondations historiques et des chutes de neige records.

    La France aussi peut être touchée par ce phénomène météométéo, mais plus rarement qu'aux États-Unis ou qu'en Australie. Fin décembre 2022, une rivière atmosphérique très intense en provenance des Antilles a touché le nord-ouest de notre pays : la grande douceur de la fin d'année a amplifié l'intensité du phénomène qui a déversé l'équivalent d'un mois de pluie en l'espace de trois jours, provoquant des inondations. Le phénomène s'est à nouveau produit en janvier, puis en mars. 

     

    Deux extrêmes météo à la fois

    Car si le passage de ces rivières dans le ciel n'a rien de nouveau, leur intensité n'est plus la même, selon Kaitlyn Trudeau, climatologueclimatologue pour l'organisme américain Climate Central. Il arrive même fréquemment que les rivières atmosphériques soient responsables de la moitié des précipitations qui peuvent tomber dans l'ouest américain au cours d'une année. Mais la hausse des températures mondiales a changé la donne : les rivières atmosphériques se forment naturellement  à partir de l'évaporation de l'eau de surface des mers et océans. Et plus le climat se réchauffe, plus il y a d'évaporation, et donc d'eau en circulation dans l'atmosphèreatmosphère. La chaleurchaleur de l'océan Pacifique a donc boosté l'intensité des pluies qui ont inondé la Californie. D'une manière générale, le GiecGiec précise qu'il y a 7 % de vapeur d'eau en plus dans l'atmosphère à chaque degré gagné.

    Dans certaines zones du monde, le changement climatiquechangement climatique provoque une aggravation de la sécheressesécheresse, alors que dans d'autres, il génère une accentuation des pluies et des inondations. En Californie, le réchauffement planétaire provoque ces deux extrêmes à la fois ! Son climat oscille désormais entre une méga-sécheresse, et des précipitations diluviennes, qui bien sûr, ruissellent facilement sur les sols secs. En France, le pourtour méditerranéen présente des extrêmes  similaires, qui eux aussi s'amplifient avec le réchauffement, sans pour autant atteindre le niveau de la Californie.  

    Les rivières atmosphériques ont des conséquences très surprenantes

    Autre conséquence de la hausse des températures, la nature des précipitations : la pluie tombe à plus haute altitude, à la place de la neige, et la neige qui tombe en montagne est plus humide. On dit dans ce cas qu'elle est lourde et collante, et elle cause ce fait plus de dégâts, à l'instar des nombreux toitstoits qui se sont écroulés sous son poids en Californie. Les températures anormalement élevées provoquent ensuite une fontefonte massive de toute cette neige, générant alors des inondations, ou aggravant celles déjà en cours à cause des pluies diluviennes.

    Autre conséquence moins connue du grand public, le risque de feux de forêts, qui peut paraître paradoxal après une situation aussi pluvieuse : l'humidité provoque une explosion de la végétation et une super-floraison en Californie. Mais si l'été qui suit est chaud et sec, alors toute cette végétation se transforme en un formidable carburant pour les incendies.