Les rennes sont des animaux précieux. Et pas seulement pour le travail qu’ils font pour le père Noël. Dans le contexte de réchauffement climatique, ils participent activement au maintien de leur écosystème. Mais jusqu’à quand ?

L'Arctique, il est bon de le rappeler, se réchauffe bien plus rapidement que le reste de notre Planète. Jusqu'à quatre fois plus vite ! Des conditions qui donnent à la mission du renne dans son écosystème, une importance toute particulière.

Le renne, artisan du paysage arctique

Parce que le renne n'est pas là seulement pour tirer le traineau du père Noël. Il tient aussi une place essentielle dans le paysage arctique. L'été, il broute des quantités de lichens et d'autres plantes. Ce faisant, il empêche la croissance des arbres. Et assure que l'écosystème local ne subisse pas de bouleversement. Car si nous souhaitons voir pousser des arbres en certains endroits de notre Terre, la forêt boréale doit rester ouverte et la toundra, sans arbres. C'est vital pour les espèces indigènes. D'autant que les chercheurs estiment que si des arbres venaient à pousser en Arctique, ils emprisonneraient surtout un peu plus la chaleur, ce qui accélèrerait la fonte du pergélisol.

Les rennes ne font pas que manger la végétation, ils piétinent aussi le sol. Et cela évite qu’une végétation trop épaisse ne s’installe et ne réchauffe le sol. © Jillian, Adobe Stock
Les rennes ne font pas que manger la végétation, ils piétinent aussi le sol. Et cela évite qu’une végétation trop épaisse ne s’installe et ne réchauffe le sol. © Jillian, Adobe Stock

Avec le réchauffement climatique, les rennes courent contre la montre

Et avec la hausse des températures marquée dans la région, les rennes ont de plus en plus fort à faire. Même si, une étude le montre, ils sont bien aidés par des oies de plus en plus nombreuses. Car les arbustes commencent déjà à pousser plus rapidement. Heureusement, dans certaines régions, les populations de rennes augmentent aussi. Des travaux montrent que cela permet de compenser les effets du changement climatique en maintenant la végétation à un niveau stable. Mais il ne faudrait pas que ces populations croissantes aient un effet délétère sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2) en Arctique. Heureusement, de premiers résultats semblent indiquer que les rennes pourraient aussi contribuer -- en diminuant la quantité de biomasse en décomposition -- à réduire ces émissions. 

Les oies pourraient avoir un effet sur le paysage arctique encore plus important que les rennes. © michaklootwijk, Adobe Stock
Les oies pourraient avoir un effet sur le paysage arctique encore plus important que les rennes. © michaklootwijk, Adobe Stock

Les rennes prennent soin de la neige

Mais ce n'est toujours pas tout. Car l'action des rennes a aussi un effet sur l'albédo de la région. Vous savez, la capacité qu'elle peut avoir de renvoyer la chaleur vers l'espace. La neige est douée pour ça. Or, en broutant les arbustes, surtout dans la toundra, les scientifiques estiment que les rennes préservent aussi la couverture neigeuse. Une couverture neigeuse plus épaisse et plus durable qui évite au maximum que de la chaleur soit piégée au sol.

Tous ces effets bénéfiques des rennes sur leur écosystème semblent assurés tant que les élevages restent dans le domaine du raisonnable. C'est ce que permettent les pratiques locales. En tout cas, jusqu'à ce que le réchauffement climatique devienne trop important pour permettre aux rennes de continuer à brouter en liberté...