L'année 2023 a dépassé toutes les craintes en ce qui concerne l'évolution climatique. Copernicus, l'organisme européen de surveillance du climat, confirme officiellement le fait que 2023 est l'année la plus chaude enregistrée depuis le début des relevés, soit depuis 174 ans. Cette année a été marquée par de nombreux records sur terre et dans les océans, mais surtout, par des seuils franchis plus tôt que ce que les scientifiques pensaient.


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    L'année passée dépasse donc le record détenu par 2016, avec une température moyenne de 14,98 °C, soit 0,17 °C de plus que 2016. 2023 a donc connu une température moyenne supérieure à celle de 1991-2020 de 0,60 °C.

    La courbe annuelle des températures de 2023 dans le monde se situe largement au-dessus des années précédentes

    Mais, 2023 a surtout frôlé de très près le franchissement du seuil fixé par l'Accord de Paris : 1,48 °C de plus que la période préindustrielle ! Copernicus précise même qu'il est quasiment certain que la période des 12 mois consécutifs se terminant en janvier ou février 2024 franchira le seuil d'un réchauffement à +1,5 °C, soit la limite fixée par l'Accord de Paris. De juin à décembre 2023, chaque mois a été plus chaud que tous ceux de la même période au cours des années précédentes. Mais c'est en septembre que l'écart à la moyenne 1991-2020 a été le plus grand jamais enregistré.

    L'évolution de la température moyenne mondiale de 2023 comparée aux années précédentes. © Copernicus
    L'évolution de la température moyenne mondiale de 2023 comparée aux années précédentes. © Copernicus

    Le seuil journalier des +1,5 °C de réchauffement a été franchi la moitié de l'année

    Chaque jour de 2023 a présenté un écart à la moyenne supérieure de 1 °C comparé à la période préindustrielle (1850-1900). Presque 50 % des jours de l'année ont présenté un écart 1,5 °C ou plus (contre 20 % des jours en 2016). Mais il y a encore plus marquant : pour la première fois depuis le début des relevés, deux jours ont présenté un écart de 2 °C (en novembre) par rapport à la même période. Le phénomène réchauffant El Niño a évidemment joué un rôle, mais rappelons qu'El NiñoEl Niño est un cycle naturel et que les précédentes années marquées par ce phénomène n'ont pas été marquées par une chaleurchaleur aussi exceptionnelle. Le réchauffement climatique lié au gaz à effet de serre reste donc la première cause des records de 2023.

    En rouge foncé, le nombre de fois où le seuil de 1,5 °C de réchauffement a été atteint dans l'année. © Copernicus
    En rouge foncé, le nombre de fois où le seuil de 1,5 °C de réchauffement a été atteint dans l'année. © Copernicus

    Des excès de chaleur généralisés dans le monde

    Alors que 2022 était déjà marquée par une chaleur excessive dans la plupart des régions du monde, la différence apparente entre les deux cartes des anomaliesanomalies de températures dans le monde est frappante. Les deux régions du monde les plus concernées par la chaleur sont l'Amérique du Nord et l'Europe. Les zones qui ont connu des températures plus basses que la moyenne se comptent sur les doigts de la main : le nord de l'Australie, le sud-ouest des États-Unis, une partie de l'Inde et de la Scandinavie. Les océans ont subi des vagues de chaleur hors normes : l'Atlantique Nord en particulier, mais aussi les Caraïbes et l'est du Pacifique.  

    La quasi-totalité du monde est concernée par une chaleur au-dessus de la norme en 2023. © Copernicus
    La quasi-totalité du monde est concernée par une chaleur au-dessus de la norme en 2023. © Copernicus
    En comparaison, les anomalies de chaleur en 2022. © Copernicus
    En comparaison, les anomalies de chaleur en 2022. © Copernicus

    Un record de faible étendue de la glace en Antarctique la majeure partie de l'année

    En Antarctique, la glace a atteint un record de faible étendue pendant huit mois. Du côté de l'Arctique, le pic de mars, correspondant à la plus grande étendue de glace de l'année, a été le 4e plus faible enregistré depuis le début des mesures satellitaires. Le minimum annuel, qui se produit toujours en septembre, a été le 6e plus faible enregistré.

    La courbe bleue représente l'étendue des glaces en Antarctique en 2023 par rapport aux années précédentes. © Copernicus
    La courbe bleue représente l'étendue des glaces en Antarctique en 2023 par rapport aux années précédentes. © Copernicus

    L'Europe de l'Ouest en surchauffe et sous les eaux

    L'année 2023 a été la seconde la plus chaude enregistrée en Europe, avec un écart de +1,02 °C comparé à la moyenne 1991-2020, soit 0,17 °C plus froid que l'année record, 2020. Au cours de l'année, les températures se sont situées 11 mois sur 12 au-dessus des moyennes. L'hiver (décembre 2022 à février 2023) a été le 2e le plus chaud enregistré, l'été le 5e le plus chaud, et l'automneautomne le 2e le plus chaud.

    L'écart des températures à la norme au cours de l'année 2023 en Europe de l'Ouest. © Copernicus
    L'écart des températures à la norme au cours de l'année 2023 en Europe de l'Ouest. © Copernicus

    L'année a aussi été marquée par des précipitationsprécipitations abondantes, sauf au cours de l'hiver 2022-2023, et de manière plus mitigée au cours de l'été.

    L'écart à la norme des précipitations à chaque saison en 2023. © Copernicus
    L'écart à la norme des précipitations à chaque saison en 2023. © Copernicus

    2023 le confirme une fois de plus : l'Europe de l'Ouest est l'une des zones du monde les plus touchées par le réchauffement climatique.