La NOAA a mis à jour son tableau de bord de l'état du climat, celui-ci donne un aperçu du changement climatique, de ses causes et de ses conséquences en ce début d'année 2022.
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Gaz à effet de serre, glaces en Arctique, glaciers en montagne, température de l'océan, hausse du niveau de la mer, neiges de printemps, température globale et cycles solaires sont les éléments principaux étudiés par la NOAANOAA pour déterminer l'état du climat. Le rapport de l'administration américaine livre des données accablantes sur l'état de notre Planète.
Les gaz à effet de serre : une hausse continue
En 2020, la chaleur générée par tous les gaz à effet de serre issus des activités humaines a été 47 % plus élevée que celle de 1990. Les émissionsémissions de dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote et autres gaz similaires n'ont fait qu'augmenter au cours des 30 dernières années. Et cela, malgré la crise mondiale liée à la pandémiepandémie de Covid-19Covid-19 qui a mis à l'arrêt quelques mois de nombreux secteurs d'activité. Sur l'image ci-dessous, on voit clairement que la tendance de la courbe est constante et régulière : les efforts de certaines nations pour le développement des énergies vertesénergies vertes ne sont clairement pas suffisants, et même pas significatifs, à l'échelle globale des résultats de 1980 à 2020.
Le dioxyde de carbone : une augmentation sans précédent
La concentration du dioxyde de carbone (principal gaz à effet de serre) dans l'atmosphère a augmenté de 45 % depuis le début de l'utilisation des énergies fossilesénergies fossiles. La courbe, ci-dessous, montre une hausse effrénée que rien ne semble arrêter depuis 1960. La courbe en dents de scie représente la concentration en ppmppm (parties par million) et la deuxième courbe au milieu (en trait continu) est la tendance moyenne sur les 12 mois.
Ce deuxième graphique de l'évolution de la concentration de dioxyde de carbone peut prêter à confusion : la présence de ce gaz à effet de serre dans l'atmosphère a en effet subi des fluctuations à travers le temps, cependant l'échelle de temps change à partir de l'an 0 : on note une hausse ultra-rapide en l'espace de 2020 années, alors que les précédentes hausses s'étalaient sur... 200.000 ans !
Fontes des glaces de l'Arctique : presque la moitié en 30 ans
Depuis le début des estimations satellites en 1979, la surface de glace qui recouvre l'océan Arctique à la fin de l'été (le « minimum glaciaire ») a diminué de plus de 40 %. Sur la période estivale 1979-2020, la surface de glace recouvrait en moyenne 15 % de l'océan Arctique : or, depuis 1980, cette surface de glace diminue de 13,1 % par décennie, selon les données du National Snow and Ice Data Center.
Rappelons que la fontefonte des glaces est l'un des plus importants indices du réchauffement climatiqueréchauffement climatique. Si cette fonte paraît lointaine géographiquement et éloignée de nos préoccupations quotidiennes, il faut préciser que les glaces sont indispensables à la régulation du climatclimat mondial. Grâce à leur couleurcouleur blanche, elles réfléchissent 95 % des rayons du soleilsoleil, ce qui permet de maintenir des températures basses sur place, mais elles ont aussi un effet sur les températures du reste du monde.
Le recul des glaciers en montagne
Depuis 1980, la vitesse de fonte des glaciers en montagne double chaque décennie. La courbe vertigineuse du World Glacier Monitoring Service's Climate montre l'évolution des glaciers en l'espace de 50 ans. De 1970 à 2020, les glaciers du monde ont perdu en moyenne chacun 27,5 mètres d'eau glacée. Parmi les glaciers du monde les plus menacés, les glaciers himalayens : selon un rapport de l'ONU publié en juin 2021, l'Hindou Kouch et l'Himalaya perdront deux tiers de leur volumevolume de glace d'ici 2100, si les tendances actuelles des émissions de gaz restaient les mêmes. Cette chaîne de montagnes, que l'on appelle « troisième pôle », pourrait provoquer des pénuries d'eau et de nourriture pour 1,7 milliard de personnes qui vivent dans ses bassins fluviaux : l'Afghanistan, le Tibet, le Pakistan ou encore le Népal sont alimentés en eau par ces glaciers.
La température de l'océan : hausse exponentielle à partir de 2000
La NOAA estime que les océans ont gagné entre 0,58 et 0,78 wattwatt d'énergie thermiqueénergie thermique par mètre carré entre 1993 et 2020. L'élévation de la température des océans contribue à la hausse du niveau des mers, la fonte des glaces et à la dégradation des coraux. La courbe montre l'évolution de la chaleur des océans mesurée dans les 800 mètres de profondeur sous la surface, en comparaison avec la moyenne des températures de 1955 à 2006. Les températures se sont radicalement élevées au-dessus des moyennes à partir du milieu des années 1990, avant une véritable explosion de chaleur à partir des années 2000.
Au niveau mondial, la surface de l'océan s'est réchauffée de plus de 0,1 °C par décennie depuis 1971. Plus encore, cette hausse des températures n'est pas perceptible qu'en surface, puisqu'une hausse des températures a été constatée jusqu'à une profondeur d'au moins 3.000 mètres.
La hausse du niveau de la mer : record en 2020
L'eau s'est élevée en moyenne de 20 à 22 centimètres depuis 1880. La vitesse de cette hausse du niveau de l'eau a plus que doublé entre 2006 et 2015 en comparaison avec sa vitessevitesse d'élévation au cours du XXe siècle. La courbe, ci-dessous, représente la hausse du niveau de l'eau, à la fois avec les mesures en mer (en bleu clair) et les mesures par satellites (en bleu foncé). En 2020, le niveau moyen de la mer a atteint un nouveau record : 91,3 mm (9,1 cm) de plus par rapport à 1993.
Selon une étude publiée dans Environmental Research Letters, plus de 510 millions de personnes habitent actuellement dans des zones qui seront, à terme, situées sous le niveau de la mer si le réchauffement climatique se maintient à +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle. Un seuil qui sera atteint aux alentours de 2030, selon le GiecGiec.
Depuis les données satellites de 1993, le niveau de la mer a augmenté absolument partout dans le monde. Sur la carte ci-dessous, les zones en bleu foncé sont celles qui ont vu leur niveau augmenter le plus : notamment le Pacifique Nord au large de l'Asie, l'Atlantique au large de l'Amérique du Nord, et l'Atlantique Sud au large de l'Argentine.
Les neiges de printemps en recul depuis 20 ans
Depuis 1967, les neiges de printemps ont diminué de 1,4 % par décennie en avril, de 4,1 % en mai, et de 12,9 % en juin. Le graphique, ci-dessous, montre l'anomalieanomalie, en millions de kilomètres, entre les surfaces enneigées chaque année d'avril à juin, comparativement à la moyenne 1981-2010. Depuis 20 ans, quasiment chaque printemps s'est retrouvé sous les moyennes en ce qui concerne l'étendue des surfaces enneigées. La neige de printemps est très importante pour la biodiversitébiodiversité : son étendue, et sa fonte en été, irrigue les végétaux, remplit les rivières, fournit des points d'eau pour la faunefaune et a aussi un impact sur la saisonsaison des incendies.
La température globale : +1 °C depuis le XIXe siècle
La température globale est celle qui combine la température moyenne de la terre et la température moyenne des océans. La température globale de la terreterre a subi une hausse sans équivoque, comme on le voit sur la courbe ci-dessous des températures relevées de 1880 à 2020, comparativement à la moyenne du XXe siècle. La vitesse de réchauffement a plus que doublé depuis 1981. Depuis la fin du XIXe siècle, la température moyenne mondiale a augmenté de presque 1 °C.
Sur le planisphère de la NOAA, on remarque que l'océan Arctique a subi la plus forte hausse de température, suivi de l'océan Atlantique Nord, de l'Asie et de la Russie.
Les cycles solaires : trop faibles pour expliquer le réchauffement
La NOAA estime que la luminositéluminosité du Soleil varie de 0,1 % en moyenne au cours des cycles solaires qui durent chacun 11 ans. Au cours du siècle qui vient de s'écouler, les variations ont été infimes et ses conséquences sur Terre très limitées. Aucune de ces variations d'activité solaire ne suffit donc à expliquer le réchauffement climatique actuel selon la NOAA.