Il y a 56 millions d’années, notre Terre a connu un réchauffement climatique naturel tout à fait exceptionnel. En cause, des émissions de gaz à effet de serre liées au volcanisme. Et des chercheurs confirment aujourd’hui que ce réchauffement a été précédé de changements qui ne sont pas sans rappeler ceux que nous vivons aujourd’hui. Quand le passé de notre Planète ouvre une fenêtre sur notre futur…
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Il y a 56 millions d'années, notre Terre a connu un réchauffement climatique important et rapide. Les scientifiques l'identifient sous le nom de maximum thermique du Paléocène-Eocène (PETM). Il a été causé pour une libération massive de gaz à effet de serre. Le résultat d'une intense activité volcanique. Mais une équipe internationale de chercheurs montre aujourd'hui que ce réchauffement exceptionnel a été précédé d'un événement qui fait étrangement penser au changement climatiquechangement climatique que nous vivons aujourd'hui. Des émissionsémissions de dioxyde de carbone (CO2) similaires aux niveaux actuels ont conduit à un bref réchauffement et à une acidification des océans.
Jusqu'alors, la séquence de changements environnementaux qui a conduit au PETM restait floue. Mais les scientifiques espèrent désormais que ces deux événements pourront leur fournir des informations utiles sur la façon dont notre climat pourrait évoluer encore avec un taux de CO2 dans l'atmosphèreatmosphère qui continue d'augmenter.
Rappelons que les preuves des changements environnementaux liés au PETM sont enregistrées dans les sédimentssédiments marins. Le résultat de l'absorptionabsorption par l'océan de grandes quantités de CO2 de l'atmosphère. En analysant la composition chimique de coquillescoquilles de foraminifèresforaminifères -- des organismes microscopiques conservés sous forme de fossilesfossiles --, les chercheurs ont ainsi accès notamment à la température et au pH des océans de l'époque. Mais ils manquaient de fossiles datant du début du PETM.
Deux grands scénarios de réchauffement possibles
Pour surmonter cette difficulté, les chercheurs ont foré le long de la côte est des États-Unis. Une région qui correspondait autrefois à un plateau continentalplateau continental peu profond. Avec un taux de sédimentationsédimentation élevé en raison de sa proximité avec la terre et d'une certaine protection contre l'acidification des océans.
Ils ont ensuite utilisé une technique innovante. Un laserlaser de la largeur d'un cheveu humain pour échantillonner le planctonplancton microscopique et envoyer les particules vaporisées à un spectromètrespectromètre de massemasse. C'est ainsi qu'ils ont pu accéder à des détails jamais vus auparavant. En analysant seulement quelques coquilles disponibles, ils ont estimé l'acidité, et donc la teneur en carbone, des océans à l'époque. Et leurs résultats sont sans appel. Au moment de l'événement qui a précédé le PETM, ils observent une augmentation des émissions de carbone de l'ordre de ce qui peut être libéré aujourd'hui par les activités humaines.
De quoi établir des parallèles plus étroits avec le changement climatique anthropique -- même si les calottes glaciairescalottes glaciaires qui existent aujourd'hui augmentent la sensibilité du climat au réchauffement. Cet événement précurseur de courte duréedurée semble plus similaire à ce qui pourrait se produire si le taux actuel d'émissions de carbone devait être rapidement réduit. « Ce carbone pourrait alors se dissoudre dans les profondeurs des océans », remarque James Zachos, professeur de sciences de la Terre, dans un communiqué de l’université de Californie (États-Unis). L'événement précurseur du PETM montre qu'il faudrait des centaines -- voire un millier -- d'années pour que le système climatique retrouve son équilibre d'avant l'ère industrielle.
Mais ce n'est rien à côté des centaines de milliers d'années qu'il a fallu au climat de la Terre pour se relever du PETM. Un réchauffement extrême qui laisse entrevoir ce que pourrait être notre futur si nous continuons à émettre du CO2 au rythme actuel. Et une preuve de plus qu'une action urgente est nécessaire pour mettre fin à nos émissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre.