Le défilé de tempêtes, qui a débuté il y a une semaine, a conduit à une situation catastrophique dans le nord-ouest de la France. Cela fait désormais trois jours que des départements situés en Bretagne sont placés en alerte rouge pour des crues majeures, dont certaines ont battu tous les records précédents. Entre le réchauffement climatique et la variabilité naturelle, lequel a joué le plus grand rôle ?   

Les précipitations ont été intenses, plus de 50 millimètres par jour, lors des deux dernières tempêtes Eowyn et Herminia. ClimaMeter vient de publier une première étude d'attribution sur la plus violente des deux tempêtes, Eowyn. Le creusement explosif de la tempête s'est produit dans un contexte plus chaud que la normale : les températures étaient supérieures aux moyennes de 4 °C au nord de la France et en Belgique, et de 2 °C au Royaume-Uni et au Danemark.

Afin de savoir si le réchauffement climatique a pu jouer un rôle dans la violence de la tempête Eowyn, ClimaMeter a comparé les tempêtes similaires du passé (1979-2000) à celles de nos jours (2001-2022).

Des tempêtes légèrement plus pluvieuses qu’avant

Les chercheurs ont constaté que les tempêtes récentes sont plus creuses (de 4 hPa en moyenne), mais aussi légèrement plus ventées (+10 %) sur la côte Atlantique de France et d'Irlande. Ces tempêtes sont aussi un peu plus humides : en moyenne 15 % plus pluvieuses, soit 6 millimètres en plus par jour. Cette intensification des tempêtes est directement attribuable au réchauffement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre, selon ClimaMeter.

Il n'est pas exclu que la variabilité naturelle ait aussi pu influencer la violence de la tempête Eowyn, comme l'oscillation atlantique multidécennale. Cependant, l'étude précise que « ces changements sont majoritairement attribués au réchauffement climatique anthropique, la variabilité naturelle jouant un rôle mineur ».