La grande majorité des émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent le climat provient des activités humaines. Mais dans leurs calculs, les modèles de prévision oublient un facteur encore mal cerné : les gaz à effet de serre émis par la respiration humaine. Des chercheurs ont quantifié ces émissions à l'échelle de l'Angleterre et ont étudié les différences selon l'âge, le régime et l'état de santé de la population.


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    Chaque année marquée par le réchauffement climatique est l'occasion de constater que les prévisions des modèles sous-estiment la hausse effrénée des températures. L'année 2023 le prouve une fois de plus, le climat se réchauffe plus vite que prévu. Les modèles climatiques présentent en effet des lacunes : ils ne prennent pas encore en compte certains facteurs, et parmi ceux-là, la respiration humaine. Chacun d'entre nous émet en effet des gaz à effet de serre et cette « pollution » inévitable, et naturelle, doit être quantifiée. Les chercheurs de l'université d'Edimbourg, qui ont publié l'étude dans PLOS ONE, ont calculé que la population anglaise émettait 1 100 tonnes de gaz à effet de serre chaque année, principalement du méthane (1 040 tonnes) et du protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote (70 tonnes). Ces émissionsémissions représentent seulement une infime partie de la pollution émise par les activités humaines : entre 0,05 % et 0,1 %, soit un niveau incomparable à celui des émissions issues des énergies fossiles. Mais ce chiffre mérite tout de même d'être connu, et intégré dans les calculs des modèles de prévision climatique.

    La respiration humaine émet des gaz à effet de serre : leur impact est très faible sur le réchauffement climatique, mais pas nul non plus. © Beaunitta V W/peopleimages.com, Adobe Stock
    La respiration humaine émet des gaz à effet de serre : leur impact est très faible sur le réchauffement climatique, mais pas nul non plus. © Beaunitta V W/peopleimages.com, Adobe Stock

    Le régime alimentaire n'a pas d'incidence sur la pollution rejetée dans l'expiration

    En étudiant une population variée, les chercheurs ont constaté que seulement 31 % des participants émettaient du méthane dans leur expiration, alors que tous émettaient du protoxyde d'azote. L'étude n'a montré aucune corrélation entre les émissions de méthane et le régime alimentaire des personnes étudiées (carnivorecarnivore, végétarienvégétarien, flexitarien...), mais plutôt avec l'âge et le sexe : les personnes âgées de plus de 30 ans rejettent davantage de méthane, tout comme les femmes d'une manière générale.