Vagues de chaleur, sécheresses, pluies torrentielles, ouragans. En 2023, les événements météorologiques extrêmes ont été nombreux. Et la plupart ont été amplifiés par le réchauffement climatique anthropique, nous assurent aujourd’hui les scientifiques.
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Octobre 2023. L'ouragan Otis touche terre à Acapulco (Mexique). Il sème la désolation. Plus de 50 morts. Pas moins de 10 milliards de dollars de dégâts. Et pour les climatologuesclimatologues experts du consortium Xaida - pour eXtreme events: Artificial IntelligenceIntelligence for Detection and Attribution - aux commandes de l'outil ClimaMeter, il est devenu le symbole même des effets du réchauffement climatique anthropique pour les événements météorologiques extrêmes.
Des tempêtes et des pluies torrentielles comme conséquences du réchauffement climatique
« Nous trouvons un signal clair de changement climatique dans l'augmentation des précipitations associée à l'ouragan Otis », rapporte lors d'une conférence de presse Davide Faranda, directeur de recherche au CNRS et responsable des études sur les cyclones tropicaux au sein du consortium Xaida. Une atmosphèreatmosphère plus chaude peut en effet retenir plus de vapeur d’eau, ce qui entraîne des averses plus fortes. Et le changement climatique peut affecter les processus dynamiques au sein des tempêtestempêtes. De quoi augmenter encore un peu plus la quantité de précipitations. Concernant la tempête Daniel qui a frappé la Libye en septembre dernier et tué plus de 3 400 personnes, même conclusion.
Le saviez-vous ?
Selon les chiffres du service européen Copernicus sur le changement climatique, en 2023, les températures moyennes sur notre Planète ont atteint les 1,48 °C au-dessus des normales préindustrielles. De quoi faire de l’année écoulée, l’année la plus chaude jamais enregistrée. Pas moins de 0,17 °C au-dessus du record établi de 2016 !
ClimaMeter confirme également que les pluies diluviennes qui sont tombées sur le Pas-de-Calais à l'automneautomne dernier ont été accentuées par le changement climatique. Les scientifiques estiment en effet que l'évolution des conditions d'humidité provoquée par l'augmentation de la température de l'océan mène à 15 à 30 % de précipitations en plus par rapport au passé.
Des vagues de chaleur insoutenables dues au réchauffement climatique
Autres événements météorologiques extrêmes notables de 2023 : des vaguesvagues de chaleurchaleur qui ont déferlé notamment sur les États-Unis, la Chine et l'Europe. Elles aussi amplifiées par le réchauffement climatique. Et ce n'est pas fini. Car les experts de la collaboration Xaida préviennent aujourd'hui que leurs études montrent que les vagues de chaleur vont se faire de plus en plus nombreuses sur l'Europe notamment. Possiblement aussi, beaucoup plus chaudes. « Avec un risque de stressstress thermique important sur les prochains jeux Olympiques de Paris, par exemple », souligne Erich Fischer, un spécialiste des vagues de chaleur extrêmes à l'école polytechnique fédérale de Zurich (Suisse).
Réchauffement climatique, événements météorologiques extrêmes et conséquences
Des travaux de la collaboration Xaida quantifient d'ailleurs les conséquences de tous ces événements. Les pertes de récoltes dues aux vagues de chaleur et aux sécheresses ont ainsi augmenté depuis 1982 dans d'importantes régions productrices de l'hémisphère nordhémisphère nord. D'autant que les périodes de sécheressesécheresse agricole - dues à une combinaison de périodes de faibles précipitations et surtout, dans le cas présent, de chaleur - s'intensifient également avec le changement climatique. Car l'airair plus chaud assèche les sols plus rapidement via l'évapotranspiration. La dernière sécheresse agricole (2020-2023) en Asie occidentale a été la deuxième plus grave jamais enregistrée. Toutefois, les scientifiques soulignent que dans la situation climatique actuelle, des sécheresses pourraient se produire environ une fois tous les dix ans.
Le réchauffement augmente également le risque de conditions chaudes, sèches et venteuses qui alimentent les incendies de forêt. En 2023, le Canada a connu sa plus grave saisonsaison de feux de forêt jamais enregistrée. Près de 18,5 millions d'hectares sont partis en fumée. Selon la collaboration Xaida, le réchauffement climatique a rendu la situation qu'a vécue le Québec l'année dernière au moins deux fois plus probable.
Sécheresses, feux de forêt, inondationsinondations. Toutes ces catastrophes ne sont pas sans conséquences sur nos vies. Au-delà des pertes directes, les scientifiques prévoient, par exemple, une augmentation de la prévalenceprévalence de certaines maladies - de type malariamalaria ou maladies respiratoires -, y compris de certaines maladies mentales. Les vagues de chaleur, quant à elles, restent les événements météorologiques extrêmes qui tuent le plus dans le monde. Et tous ces événements météorologiques extrêmes que nous avons vécus en 2023 montrent à quel point notre monde est mal préparé aux risques croissants liés au changement climatique. Notre monde, et plus particulièrement les pays en développement qui restent les plus vulnérables. Au-delà de la mise en place indispensable d'un fonds destiné justement à aider ces pays à faire face aux pertes et aux dommages résultant notamment des extrêmes météorologiques, les chercheurs continuent de travailler à toujours mieux prévoir ces événements ainsi que les régions qui seront les plus à risque pour chacun d'entre eux dans les années à venir. Pour aider à une meilleure adaptation à de nouvelles conditions météorologiques particulières.