Les requins ont survécu à plusieurs extinctions de masse. Mais le réchauffement des océans pourrait bien aujourd’hui les mettre en danger. Des chercheurs nous expliquent en effet que leurs bébés n’apprécient guère la hausse de la température des eaux.
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En 2020, il a encore fait chaud. Les chiffres officiels du réseau européen Copernicus sur le changement climatique sont tombés il y a quelques jours. Les météorologuesmétéorologues ont enregistré, en moyenne, 0,6 °C de plus que les normales, soit 1,25 °C de plus qu'au cours de l'ère préindustrielle. Mais l'atmosphère n'est pas la seule à se réchauffer. L'océan suit la même tendance.
Nous l'expérimentons moins directement. Mais des chercheurs de l'université James Cook (Australie) nous apprennent aujourd'hui qu'il n'en est pas de même pour les bébés requins. Dans des eaux plus chaudes -- jusqu'à 31 °C, des températures qui pourraient advenir d'ici la fin de ce siècle --, les requins-épaulettes qu'ils ont étudiés naissent plus petits, épuisés, sous-alimentés et dans des environnements dans lesquels leur survie est difficile.
Des bébés requins fragilisés
Les chercheurs ont observé que, lorsque les températures augmentent, les embryons de requins grandissent plus vite, utilisant aussi leur sac vitellinsac vitellin -- leur unique source de nourriture -- plus rapidement. Résultat, à la naissance -- qui arrivent jusqu'à 25 jours plus tôt sur 125 jours en moyenne --, les bébés requins, manquant d'énergieénergie, doivent être nourris très vite. De quoi menacer sérieusement leur survie dans un environnement déjà plus hostile.
Alors que les requins ont survécu à toutes les extinctions de masse depuis 400 millions d'années, le réchauffement climatique anthropique pourrait donc bien, cette fois, les mettre réellement en danger. Et si nous devons nous en préoccuper, c'est que les requins, en tant que grands prédateurs, jouent un rôle majeur dans le maintien de l'équilibre des écosystèmes océaniques. Sans eux, tout le système pourrait s'effondrer.