Le monde peine à réduire ses émissions de CO2. Alors, pour sauver la planète du réchauffement climatique, la plupart proposent de capturer une grande part du CO2 atmosphérique. Mais, de manière un peu surprenante, des chercheurs envisagent aujourd’hui, pour la même raison, de libérer un peu plus de CO2 dans notre atmosphère. Issu de la conversion du méthane atmosphérique, celui-ci permettrait de réduire d’un sixième, les effets du réchauffement.
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Dans tous les esprits, réchauffement climatique et émissions de CO2 sont étroitement liés. Le CO2 - connu aussi sous le nom de dioxyde de carbone -, en effet, est de ceux que l'on appelle les gaz à effet de serre. Mais on oublie souvent que le méthane (de formule CH4) est un gaz à effet de serre autrement plus puissant que le CO2.
C'est partant de ce constat que, pour limiter le réchauffement climatique, des chercheurs de l'université de Stanford (États-Unis) proposent aujourd'hui une idée qui peut sembler contre-intuitive. Ils envisagent en effet de libérer du CO2 supplémentaire dans notre atmosphère. Mais ils estiment que si ce CO2 est issu de la dégradation du CH4, les avantages en matièrematière de climat seront importants.
“Le méthane, un gaz à effet de serre 85 fois plus puissant que le CO2”
Notez qu'en 2018, le méthane - dont environ 60 % sont générés par l'Homme - a atteint des concentrations atmosphériques deux fois et demie supérieures à son niveau préindustriel. Et même si la quantité de CH4 dans notre atmosphère est loin d'atteindre la quantité de CO2, le méthane s'avère être un gaz à effet de serre près de 85 fois plus puissant que le dioxyde de carbone au cours des 20 premières années suivant son émissionémission.
Une technique qui pourrait rapidement devenir rentable
« C'est un peu comme une tache d'encre », commente Rob Jackson, professeur à l'université de Stanford. « Il est préférable d'éviter qu'elle apparaisse, mais une fois étalée, on peut chercher à l'éliminer. » Ainsi l'élimination du méthane atmosphérique pourrait constituer une approche complémentaire à la très commune stratégie qui vise à réduire les émissions de CO2. Et le transformer simplement en dioxyde de carbone éviterait bien des tracas techniques et réduirait les coûts d'opération.
Les chercheurs estiment d'ailleurs que la zéolitezéolite - un matériaumatériau cristallin largement employé comme catalyseurcatalyseur industriel et constitué principalement d'aluminiumaluminium, de siliciumsilicium et d'oxygène - pourrait servir d'éponge au CH4. Le méthane ainsi capturé pourrait être chauffé pour former et libérer du CO2.
Et les chercheurs ont calculé que si les prix du marché de la compensation carbonecompensation carbone atteignent ou dépassent les 500 dollars par tonne au cours de ce siècle - ce qui ne semble pas extravagant, au vu des évaluations les plus pertinentes -, chaque tonne de méthane extraite de l'atmosphère pourrait valoir plus de 12.000 dollars ! Ainsi, un réseau de zéolite de la taille d'un terrain de football pourrait générer des revenus de plusieurs millions de dollars par an. Et les chercheurs affirment que cette approche pourrait également s'appliquer à d'autres gaz à effet de serre.
Ce qu’il faut
retenir
- Le méthane est un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2.
- Ainsi, capturer le méthane atmosphérique et le convertir en CO2 pourrait s’avérer une solution économiquement intéressante pour limiter le réchauffement climatique.