Comment être sûr que la hausse des gaz à effet de serre, responsable du réchauffement planétaire, est bien issue des activités humaines et non d'un processus naturel ? La climatologue Valérie Masson-Delmotte a répondu à cette question en 5 points.


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    Selon un nouveau rapport international sorti début juin, 92 % du réchauffement climatique de l'année 2023 est lié à l'activité humaine. Quand on parle d'activité humaine, on désigne toutes les activités qui émettent des gaz à effet de serre : principalement le dioxyde de carbone, le méthane, et le protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote. Mais la nature émet aussi des gaz à effet de serre : les éruptions volcaniques par exemple, les incendies, les zones humides, tout comme la respiration des animaux. Alors comment peut-on savoir si l'augmentation des gaz à effet de serre constatée depuis plusieurs dizaines d'années par les scientifiques est bien issue de nos industries, de notre agricultureagriculture, ou encore, de la déforestationdéforestation ?

    Valérie Masson-Delmotte, climatologueclimatologue française à l'IPSL et auteur du GIEC, a livré une réponse à cette question légitime en 5 points :

    1. « L'analyse de l'air piégé dans la neige et la glace de l'AntarctiqueAntarctique montre que cette hausse se produit depuis la révolution industrielle et que c'est une rupture par rapport au niveau des derniers 2000 ans » ;

    2. « Le rythme et l'ampleur de leur hausse est inédite sur plus de 800 000 ans (enregistrements continus extraits de la glace antarctique) » ;

    3. « Le niveau de CO2 est inédit sur plusieurs millions d'années et le rythme de hausse depuis 1750 est 4 à 5 fois plus élevé que les variations naturelles géologiques connues » ;

    4. « Il est établi depuis les années 1960 que la hausse de la concentration en CO2 est la conséquence de la combustion d'énergies fossiles (et la déforestation) » ;

    5. Les concentrations de ces gaz ont augmenté encore plus vite au cours de la dernière décennie et « certains gaz à effet de serre sont uniquement issus de productions industrielles » : ils n'existent pas de manière naturelle ».