« Si nous ne transformons pas sérieusement notre mode de vie, le réchauffement climatique — ou d’autres périls que nous aurons créés — nous conduira à l’effondrement de notre civilisation. » C’est ce que pensent les chercheurs qui ont imaginé un projet de boite noire destinée à enregistrer méthodiquement chacune des étapes qui mèneront à la fin de l’humanité.
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Dans tous les avions, il y a une boite noire. Elle enregistre toutes les opérations menées par l'équipage. En cas d'accidentaccident, elle permet de remonter le fil de la catastrophe. De comprendre ce qui a mené au crash. Et ce que des chercheurs -- et des artistes -- australiens proposent aujourd'hui, c'est d'imaginer un peu la même chose, mais à l'échelle de la Planète. Une gigantesque boite noire destinée à enregistrer au jour le jour, des données sur la façon dont nous nous battons contre le réchauffement climatique. Avec pour objectif de laisser de précieuses informations sur « le crash » de l'humanité aux populations qui pourraient nous survivre... ou à des civilisations extraterrestres.
Comme la boite noire d'un avion, placée dans l'endroit le plus sûr d'un avion, l'engin est en cours de constructionconstruction dans l'endroit désigné par les chercheurs comme le plus sûr de notre Planète -- pour sa stabilité géographique et politique notamment. Le Qatar ou la Norvège ont été envisagés. C'est finalement la côte ouest de la Tasmanie -- il faut souligner que le projet en question est né, justement, à l'université de Tasmanie -- qui a été retenue.
Et cette Earth’s Black Box -- comprenez « la boite noire de la Terre » --, grande comme un bus -- soit quelque chose comme dix mètres de long -- et un peu de la forme d'un abri bus retourné, sera recouverte d'une couche de plus de 7 centimètres d'acieracier trempé et de granit. Pour lui permettre de résister à toute sorte de catastrophes.
Un compte rendu impartial des événements
Au cœur du système, une série de disques dursdisques durs alimentés par énergieénergie solaire et connectés à InternetInternet. Ces unités de stockage enregistreront -- une version bêtaversion bêta est déjà en route, accessible sur le site de l’Earth’s Black Box -- les températures du globe, l'acidification des océans, des données sur l'utilisation des terres, les dépenses militaires, les consommations d'énergie ou encore la croissance de la population mondiale. On y retrouvera aussi les Unes des journaux, des publications sur les réseaux sociauxréseaux sociaux ou les principales informations tirées des réunions sur le changement climatique.
“Demander des comptes à nos dirigeants”
À tout moment, il sera possible -- le « comment » reste à déterminer -- d'accéder aux données climatiques contenues dans cette incroyable boite noire. Car si l'idée apparait de prime abord surtout comme apocalyptique, l'intention des chercheurs est avant tout, grâce à « un compte rendu impartial des événements », de nous offrir les bases sur lesquelles demander des comptes à nos dirigeants en enregistrant leur action... ou leur inaction. Une manière de rappeler chacun à ses responsabilités. Avec l'espoir d'inspirer finalement une action urgente pour nous tirer de ce faux pas. « Quand les gens sont enregistrés, cela a généralement une influence sur ce qu'ils disent et sur ce qu'ils font », espèrent les chercheurs à l'origine du projet.
Si l'opération devait échouer et que l'humanité devait s'effondrer, cette boite noire resterait comme le triste témoin de notre désastre. En supposant bien sûr que la Terre tout entière n'ait pas, elle aussi, été détruite -- auquel cas, la boite noire ne résisterait bien sûr pas -- et que les civilisations qui la trouveront sauront en déchiffrer les messages...