L'empreinte carbone du numérique va tripler d'ici 2050 selon un nouveau rapport. Le développement des applications d'intelligence artificielle ces prochaines années risque bien de faire revoir à la hausse toutes les estimations en matière de numérique, et avec, de faire exploser la quantité d'émissions de gaz à effet de serre !


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    Téléphonie, consommation de vidéos, livestream, métaverse, et chatbotschatbots sont en train de faire du numériquenumérique l'un des secteurs les plus énergivores, et par conséquent, l'un des plus pollueurs. Dans leur nouveau rapport publié le 11 avril dernier, l'Arcep et l'Arcom indiquent qu'en 2020, le numérique a généré 17,2 millions de tonnes de CO2, soit 2,5 % du total des émissionsémissions de CO2. Ce chiffre « devrait atteindre 25 millions de tonnes en 2030 et 49,4 millions de tonnes en 2050 si rien n'est fait pour faire baisser la courbe ». À l'horizon 2030, le trafic de données serait multiplié par six et le nombre d'équipements serait supérieur de près de 65 % en 2030 par rapport à 2020. La plus forte empreinte carbonecarbone du numérique provient toujours des téléphones portables : en 2020, seulement 13 % des smartphones vendus étaient reconditionnés.

    Les prévisions de l'évolution du secteur du numérique jusqu'en 2050. © Arcep
    Les prévisions de l'évolution du secteur du numérique jusqu'en 2050. © Arcep

    Le développement de la 5G5G a des conséquences positives, mais qui ne seront a priori pas durables : « les réseaux 5G sont 10 fois moins consommateurs en électricité que les réseaux mobiles 2G et 3G3G sous réserve de déployer les infrastructures les plus récentes et que l'on éteigne les réseaux 2G et 3G, mais ce gain peut être effacé par l'augmentation des usages ».

    Les IA, une nouvelle menace colossale pour l'environnement

    Mais ce dont tout le monde parle aujourd'hui en ce qui concerne le numérique, c'est l'intelligence artificielleintelligence artificielle. Or, tout comme les monnaies virtuelles (Bitcoin, etc.) ou encore le métaverse, l'IA est en train de devenir un désastre écologique. Un outil aussi performant que ChatGPTChatGPT nécessite une consommation électrique immense, en plus de la fabrication massive de matériel informatique et l'émission de déchets électroniquesdéchets électroniques. Selon Hellowatt, plateforme de conseil en énergie, « l'université de Californie a fait les calculs et estime que l'entraînement seul de l'IA pour GPT-3 a consommé 1 287 MWh qui ont émis 552 tonnes de CO2, soit plus de 205 vols aller-retour entre Paris et New York ».

    « En ce qui concerne l'exécution de ChatGPT, une étude du média Medium, basée sur des hypothèses, considère que l'empreinte carbone journalière de ChatGPT est de 23,04 kilos de CO2. Ce qui équivaut à 8,4 tonnes de CO2 par an, soit 12 années de consommation de chauffage électrique pour une maison en France de 110 m², selon les données de l'Ademe ». L'une des caractéristiques des IA est qu'elles sont capables d'apprendre, c'est ce que l'on appelle l'apprentissage automatique : « l'apprentissage d'un seul modèle d'IA peut émettre un volumevolume de carbone équivalent aux émissions combinées de cinq voituresvoitures sur toute leur duréedurée de vie » d'après l'université du Massachusetts à Amherst. L'énergieénergie nécessaire pour entraîner GPT-3 a rejeté 502 tonnes d'émissions carbone, l'équivalent de la consommation moyenne d'un foyer américain pendant des centaines d'années, selon une étude de Stanford AI reprise sur le site Gizmodo.

    Alors que l'eau devient une ressource rare et précieuse, une nouvelle étude des universités de Riverside au Colorado et d'Arlington au Texas explique que l'entraînement de GPT-3 a consommé 700 mètres cubes d'eau. Plus encore, le fait de simplement poser 25 à 50 questions à ChatGPT nécessite un demi-litre d'eau. Pourquoi ? Car l'évaporation d'eau est nécessaire pour refroidir les centres de donnéescentres de données à une température convenable.

    En comparaison, un moteur de recherche traditionnel comme Google est beaucoup moins consommateur d'énergie.