Le 6e rapport de synthèse du Giec vient de sortir, presque neuf ans après le précédent, publié en 2014. Et s'il alarme sur ce qui nous attend — nous pourrions bien atteindre le +1,5 °C de réchauffement durant la décennie 2030 —, il montre aussi que des solutions existent dès aujourd'hui pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.


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    Près d'un an après la publication du troisième volet du 6e rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), une synthèse des quelque 10 000 pages vient d'être publiée ce 20 mars 2023. Et première information : le +1,5 °C de réchauffement, au cœur de l'Accord de Paris sur le climat, sera atteint entre 2030 et 2035 si les émissionsémissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites de 50 % d'ici 2030.

    En conséquence de ce constat, l'urgence d'agir. De lutter contre l'inaction climatique« Une action climatique équitable et efficace portée à l'échelle planétaire réduira non seulement les pertes et les dommages infligés à la nature et aux populations, mais nous apportera aussi d'autres avantages », a déclaré Hoesung Lee dans un communiqué de presse, président du Giec. « Ce Rapport de synthèse fait ressortir que des mesures plus ambitieuses s'imposent de toute urgence et que, si nous agissons maintenant, nous pouvons encore garantir un avenir durable et vivable à toute la planète ».

    « Un développement résilient au changement climatique »

    La synthèse accentue sur l'importance d'« un développement résilientrésilient au changement climatique », donc viable sur le long terme. Sont citées les énergiesénergies propres, l'électrification et les transports à faible émission de carbone, la protection des écosystèmes, mais aussi le partage des ressources, notamment financières. Car ce sont en grande partie les pays les moins responsables historiquement du réchauffement climatique qui en subissent les conséquences les plus graves.

    « L'instauration d'une justice climatique est essentielle, car les populations qui contribuent le moins au changement climatique en subissent des conséquences disproportionnées », a déclaré Mme Aditi Mukherji, l'une des 93 auteurs du rapport de synthèse qui vient clore le sixième cycle d'évaluation du Giec. « Près de la moitié de la population mondiale vit dans des régions extrêmement vulnérables au changement climatique. Au cours de la dernière décennie, les décès dus à des inondationsinondations, des sécheressessécheresses et des tempêtestempêtes ont été 15 fois plus nombreux dans les régions très vulnérables ».