Avec le réchauffement climatique, les sols jusqu’ici gelés en permanence des régions septentrionales pourraient dégeler. Les microbes qui s’y cachent libèreraient alors des quantités de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Sans doute plus encore que les scientifiques le craignaient déjà, révèlent de nouveaux travaux.
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Dans le sol gelé en permanence des régions septentrionales, celui que les scientifiques appellent le pergélisol, se cache une quantité colossale de carbonecarbone. Avec le réchauffement climatique, ce sol pourrait dégeler. Et tous les microbesmicrobes qu'il contient, se remettre à respirer. Ils transfèreront alors une partie du carbone du pergélisol vers notre atmosphère. Sous la forme d'un dioxyde de carbone (CO2) et d'un méthane (CH4) qui viendront encore empirer le réchauffement climatique anthropique.
Des microbes plus affamés que prévu
Le processus est connu. Et redouté par la communauté scientifique. Les dernières estimations évoquent des émissionsémissions d'ici 2100 qui pourraient être comparables à celles des grands pays industrialisés. Mais c'étaient avant celles publiées dans la revue Nature Mircobiology. Des chercheurs de l'université du Colorado (États-Unis) avancent désormais en effet que les microbes du pergélisol pourraient aussi libérer dans l'airair une part d'un carbone que les scientifiques pensaient intouchable.
« Il y a ces réserves de carbone, qui sont comme autant de beignets, de pizzas et de chips et nous étions à l'aise avec l'idée que les microbes allaient utiliser ces substances, explique Bridget McGivern, auteur principale des travaux, dans un communiqué. Mais il y a aussi d'autres trucs, de la nourriture épicée - des polyphénolspolyphénols, en réalité. Or, nous ne pensions pas que les organismes aimaient la nourriture épicée. Mais ce que notre travail montre, c'est qu'en réalité, il y a des organismes qui la mangent. Les polyphénols ne vont donc pas rester sous forme de carbone dans le sol, mais peuvent aussi être décomposés. »
Oublier l’idée de piéger du carbone dans le pergélisol
Toutefois, pour quantifier précisément les gaz à effet de serre supplémentaires qui pourraient ainsi émaner du pergélisol dégelé, des travaux plus précis seront encore nécessaires.
En attendant, la découverte sonne aussi comme une très mauvaise nouvelle pour ceux qui comptaient sur le verrouillage enzymatiqueenzymatique pour piéger le carbone dans le pergélisol. L'idée c'était, en effet, d'ajouter des polyphénols dans le sol qui se dégèle pour, en quelque sorte, désactiver les microbes. Il semblerait au contraire qu'un ajout de polyphénols ne ferait finalement qu'empirer le problème.