La COP27 s'est terminée avec près de deux jours de retard, dans un climat mitigé. Alors que l'objectif de rester en-dessous de 1,5 °C est maintenu, aucune mesure n'a été prise pour encourager cette voie. Seul un accord a été négocié, visant à aider les pays les plus pauvres à faire face aux conséquences du réchauffement climatique.
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C'est un bilan mitigé pour la COP27 qui s'est déroulée à Charm el-Cheikh, en Égypte. Alors que les émissionsémissions de gaz à effet de serre ont atteint un nouveau record en 2022, bien loin des objectifs énoncés lors des précédentes COP, aucune mesure pour les diminuer n'a été prise par rapport à la COP26 de Glasgow, en 2021. Pourtant, l'objectif ne change pas. Le monde doit rester sous 1,5 °C de réchauffement. Pour cela, il faudrait diminuer les émissions mondiales de GES par deux d'ici 2030, une réduction très peu probable. C'est ce à quoi appelle la déclaration finale de la COP27, mais sans stipuler comment. « Nous devons réduire drastiquement les émissions maintenant -- et c'est un problème que cette COP n'a pas abordé », a déploré António Guterres, Secrétaire général de l'ONU, lors de la conclusion de la COP27.
Certaines mesures drastiques, comme la sortie des énergies fossiles, le permettraient. Mais cette idée a très vite été éclipsée, aidée par les quelque 600 lobbyistes du gaz, du pétrolepétrole et du charbon invités à la COP, comme l'explique BonPote. Ainsi, il faut réduire les émissions, mais on n'énonce pas comment. Si bien que ce sommet se termine sur un accord pour traiter les symptômessymptômes, mais pas les réelles causes de l'urgence climatique.
Un seul accord négocié pour la réparation des dégâts climatiques
Parmi les multiples conséquences du réchauffement climatique, on peut citer l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, qu'il s'agisse de canicules, d'ouragansouragans, d'inondationsinondations... des événements aux conséquences terribles qui ont été évoqués durant la COP. Ainsi, cet aspect du réchauffement climatique a été réellement traité, une première dans l'historie des COP : les dégâts engendrés par le dérèglement climatique. Car certains pays, notamment parmi les plus pauvres, trinquent plus que d'autres. On peut par exemple citer le Pakistan qui a subi les pires inondations de son histoire cet été 2022. Un désastre d'origine anthropique qui découle du réchauffement et qui a été mis en exergue lors du discours du Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif le 8 novembre.
Le sujet, enfin sur le devant de la scène, a finalement mené à l'adoption d'un texte, bien qu'ayant été très disputé. Après de longues et difficiles négociations, la création d'un fonds pour les « pertes et préjudices » a été décidée. Fonds dans lequel devraient participer les pays les plus riches, et historiquement responsables de la crise climatique, comme la France. Une décision « historique », et saluée par António Guterres.
« Cette COP a fait un pas important vers la justice. Je salue la décision de créer un fonds pour les pertes et dommages et de le rendre opérationnel dans la période à venir, a-t-il déclaré. De toute évidence, cela ne suffira pas, mais c'est un signal politique indispensable pour reconstruire la confiance brisée ». Il a de plus signalé que les Nations Unies accompagneraient tout le processus.
Des initiatives positives hors COP27 : sortie du Traité de l'énergie et refus de pillage des fonds marins
Certaines initiatives cependant, si elles sont bien sûr réellement appliquées, marquent une évolution positive pour le climatclimat. Le 21 octobre 2022, Emmanuel Macron a annoncé la sortie du Traité international sur la charte de l'énergie. Signé en 1994, il permet aux entreprises des énergies, dont les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole) de porter plainte contre des États s'ils menacent leurs intérêts financiers. Ensuite, le 7 novembre, il annonce que « la France soutient l'interdiction de toute exploitation des grands fonds marins et qu'elle entend porter cette position dans les enceintes internationales ». Le pays rejoint ainsi la liste de ceux souhaitant un moratoiremoratoire sur l'exploitation des fonds marins : Allemagne, Espagne, Nouvelle-Zélande, Panama, Costa Rica, Chili, États insulaires du Pacifique.