L'OMM, l'Organisation météorologique mondiale, vient de publier son dernier rapport sur l’état du climat, pile pour le début de la COP29. Découvrez les 12 courbes qui permettent de tout comprendre sur le réchauffement climatique et ses conséquences.


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    Nombreux sont les signaux qui témoignent de l'accélération du réchauffement climatique dans le rapport de l'OMM (Organisation météorologique mondiale). Comme le montre l'illustration ci-dessous, toutes les courbes liées au climat se dirigent dans le même sens : vers le bas. Toutes, sauf une, la principale : celle de l'évolution des températures.

    Explications de chacune de ces courbes dans l'ordre où elles sont présentées :

    1. Les émissions de dioxyde de carbone

    Les émissionsémissions des trois principaux gaz à effet de serre ont atteint des records en 2023. Cependant, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) sont au-dessus de tout : elles sont actuellement supérieures de 151 % à celles de la période préindustrielle. Rappelons que le pouvoir réchauffant du CO2 est très fort et que ce gaz à effet de serre est celui qui fait l'objet du plus grand nombre de mesures pour sa régulation. Et pourtant, les émissions mondiales ne cessent de d'augmenter !   

    2. Le contenu thermique des océans

    Le contenu thermique des océans est en fait l'énergieénergie absorbée par les océans, sous forme de chaleurchaleur. 90 % de la chaleur excessive est absorbée par les océans, et le problème majeur, est que cette chaleur restera piégée dans ces océans pendant plusieurs siècles, même si le réchauffement climatique se mettait à nettement diminuer. La courbe d'énergie accumulée dans les océans démarre en 1960 et montre une accélération rapide à partir des années 2000, avec un record en 2023.

    3. La couverture de glace des glaciers

    La quantité de glace contenue dans les glaciers a commencé à être évaluée à partir de 1950, et les deux années les plus récentes (2022-2023) ont atteint des records de perte de massemasse glaciaire. Au cours de ces deux années, la perte de glace est l'équivalent de cinq fois la quantité d'eau contenue dans la mer Morte. La Suisse est le cas le plus dramatique : le pays a perdu 10 % de sa masse glaciaire en seulement trois ans, depuis 2021.   

    4. Les émissions de méthane

    Le méthane est l'un des trois principaux gaz à effet de serre : tout comme le dioxyde de carbonedioxyde de carbone, les émissions de méthane ont atteint un niveau record en 2023. Cela correspond à une augmentation de 165 % par rapport aux niveaux préindustriels.  

    5. Le niveau de la mer

    La hausse du niveau de la mer s'accélère d'année en année, en grande partie à cause de la fontefonte des glaces du Groenland et de l'AntarctiqueAntarctique : le niveau a gagné en moyenne 4,77 mm par an entre 2014 et 2023, contre 2,13 mm de 1993 à 2002. L'Organisation météorologique mondiale précise qu'en 2023, cette hausse s'est fortement accélérée, mais celle-ci est en partie due au phénomène naturel El NiñoEl Niño

    6. La calotte glaciaire du Groenland

    L'inlandsis du Groenland s'étend sur 1 710 000 km2, et il s’agit de la plus grande masse de glace sur Terre. Celle-ci fond chaque année, mais pas seulement : les précipitations sont, pour la première fois depuis le début des relevés, tombées sous forme de pluie en 2020.

    7. Les émissions de protoxyde d’azote

    Le protoxyde d’azote est le 3e gaz à effet de serre principal qui participe à réchauffer la Terre. Ses émissions ont aussi atteint un niveau record en 2023. Cela correspond à une augmentation de 24 % par rapport aux niveaux préindustriels.  

    8. L’étendue des glaces de mer en Arctique

    La surface occupée par les glaces de mer en Arctique subit de petites variations vers le haut et vers le bas de manière régulière. Cependant, la trajectoire de la courbe est évidente : en mars 2024, l'étendue a atteint son maximum annuel, un cycle normal, mais celui-ci s'est situé sous la moyenne des dernières années. En septembre dernier, le minimum a été atteint, comme chaque année en fin d'été : il s'agit du 7e niveau le plus faible depuis le début des relevés.

    9. La calotte glaciaire de l’Antarctique

    La calotte glaciairecalotte glaciaire de l'Antarctique connaît une baisse bien plus vertigineuse que celle de l'ArctiqueArctique. Cette année, le minimum a été atteint en février et il s'agit du 2e plus faible depuis 1979. Le maximum d'étendue annuel a été atteint en septembre et il s'agit également du 2e plus faible (après le record de 2023).

    10. La température moyenne mondiale

    La courbe de la température moyenne mondiale est la seule à grimper, contrairement aux autres courbes de la même illustration. La trajectoire vers le haut prend une tournure radicale à partir des années 1960, et encore plus à partir de 2020. Le réchauffement a atteint +1,54 °C (comparé aux niveaux préindustriels) de juin à septembre 2024.

    11. L’étendue des glaces de mer de l’Antarctique

    La courbe de l'étendue des glaces de mer en Antarctique est assez déconcertante : elle s'oriente globalement vers le bas, mais avec de fortes variations. Copernicus précise qu'il « n'y a pas de tendance claire car la variabilité d'une année à l'autre est importante ».

    12. Le pH de l’océan

    En raison de l'absorptionabsorption de dioxyde de carbone, de pluies contenant des résidus de produits agricoles et industriels, ainsi que de soufresoufre, le pH de l'océan chute de manière incontestable, de 815 à 8,05 entre 1950 et 2021 : il en résulte une acidification des océans. Les conséquences sont désastreuses sur la vie marine, en particulier sur les coraux.