Parfois plus fortes, d’autres fois plus faibles, les pluies évoluent différemment dans chaque région du monde. Une étude publiée dans Nature il y a quelques jours explique comment la végétation du monde réagit à l’évolution des précipitations, et les réactions sont bien plus variées que ce qu’on croyait jusqu’à maintenant.
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Menée par des scientifiques de la NasaNasa, l'étude, publiée dans la revue Nature, démontre que la façon dont tombent les précipitations est aussi importante que la quantité de pluie totale. Dans certains pays, la quantité totale de précipitations qui tombe chaque année n'a pas changé en 20 ans. En revanche, la manière dont cette pluie tombe a évolué : c'est le cas de plusieurs États du sud-ouest des États-Unis.
Autrefois bien réparties lors de la saison pluvieuse, les précipitations tombent désormais par à-coups, sous forme de violentes pluies orageuses. De manière étonnante, beaucoup de plantes désertiques se portent... encore mieux ! À l'inverse, les plantes de l'Amérique centrale (qui subissent aussi le même stylestyle de changement), ne supportent pas ces périodes de sécheresse entrecoupées de fortes pluies orageuses. Même constat aux Philippines et en Indonésie. Ces plantes et arbres sont faits pour vivre avec de l'humidité constante, d'où leur état de souffrance ces dernières années.
Près de la moitié des plantes du monde affectée par la fréquence des pluies
Pour comprendre comment les plantes réagissent, les chercheurs ont étudié les images satellites, en plus des données agricoles, de 2000 à 2023. Toutes les terres végétalisées du monde ont été analysées, y compris celle des pôles, comme la Sibérie et le sud de la Patagonie. L'outil satellite Imerg (Integrated Multi-satellitE Retrievals for GPM) a permis de connaître la quantité de pluie et de neige tombée toutes les 30 minutes pendant cette période, quasiment partout dans le monde.
Ils ont ensuite comparé ces pluies au niveau de vert dans la végétation : plus la végétation est verte, plus cela signifie qu'elle est dense et en bonne santé. Les chercheurs en ont conclu que 42 % de la végétation du monde est sensible à la variabilité journalière des précipitations, et pas seulement à la quantité de pluie.
La Nasa a réalisé une carte avec les données récoltées en 23 ans : celle-ci montre l'évolution des précipitations pendant la période. La plupart des régions du monde ont moins de pluie qu'avant, mais certaines zones bien plus : principalement les zones situées autour de l'équateuréquateur.
Le climat affecte les plantes, mais les plantes affectent aussi le climat
Tout ce qui impacte la santé des plantes, impacte aussi le climatclimat. Les plantes en difficulté absorbent moins de gaz à effet de serre, tandis que les plantes en bonne santé en absorbent plus. Et moins de gaz à effet de serregaz à effet de serre absorbé, cela veut dire un climat qui se réchauffe encore plus. Il convient de savoir quel est le pourcentage pour chacune des deux catégories de plantes sur la Planète, afin de comprendre comment les plantes peuvent impacter le climat actuel et futur.