Le phénomène El Niño n'est finalement pas le principal responsable de la sécheresse exceptionnelle qui touche l'Amazonie depuis 8 mois. Les chercheurs de World Weather Attribution estiment qu'un autre phénomène a eu un effet bien plus fort.
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C'est une sécheresse extrême qui touche l'Amazonie depuis juin 2023. Les températures se maintiennent quotidiennement à des niveaux trop élevés, dignes de l'été en plein hiver, et les précipitations sont rares. Cet assèchement de l'une des zones les plus riches de la Planète en termes de biodiversité est classique lors d'une phase El Niño : lorsque ce réchauffement naturel et cyclique d'une partie de l'océan Pacifique se produit, cette région de l'Amérique du Sud souffre à chaque fois de sécheresse. Mais l'événement qui dure maintenant depuis 8 mois est bien plus puissant que ceux des derniers El NiñoEl Niño. Le fleuve Amazone est à son niveau le plus bas depuis 120 ans et la vague de chaleur qui touche le Brésil ne connaît pas de répit.
Un risque de sécheresse multiplié par 30 dans le contexte climatique actuel
La science de l'attribution permet de savoir si un événement météométéo est lié au changement climatique, et si oui, dans quelle proportion. Les scientifiques de World Weather Attribution estiment qu'El Niño a autant contribué que le réchauffement climatiqueréchauffement climatique au déficit de précipitations depuis mi-2023 dans la zone. Mais l'assèchement des sols et du fleuve a été davantage influencé par les températures anormalement élevées.
C'est donc le réchauffement climatique qui a eu l'effet le plus fort, et qui a majoritairement conduit à cet état de sécheresse extrême, selon les chercheurs. Ces derniers estiment que les conséquences des émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre issues des activités humaines ont rendu cette sécheresse 30 fois plus probable. Dans le contexte climatique actuel, avec un réchauffement de +1,4 à +1,5 °C comparé au niveau préindustriel, une sécheresse aussi forte a une probabilité d'une fois tous les 50 ans. Mais celle-ci sera d'une fois tous les 13 ans si le niveau de réchauffement atteint les +2 °C.