À un peu plus d’un mois de l’ouverture de la COP29, une coalition internationale de scientifiques publie un nouveau rapport alarmant sur l’état de notre climat. Une fois de plus, les chercheurs appellent à l’action.


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    « La vie sur la planète Terre est en état de siège. Nous sommes désormais en territoire inconnu. » C'est par ces mots inquiétants que débutait le « 2023 State of the Climate Report » publié il y a un an par une équipe internationale de chercheurs. Et la mise à jour aujourd'hui des 35 « signes vitaux planétaires » identifiés par lesdits chercheurs n'est en rien plus rassurante. Au contraire. « Nous sommes au bord d'une catastrophe climatique irréversible. Il s'agit sans aucun doute d'une urgence mondiale. Une grande partie de la structure même de la vie sur Terre est en péril », n'hésitent désormais plus à avancer les chercheurs.

    Le saviez-vous ?

    En 2023, la production d’énergie solaire et éolienne a augmenté de 15 % par rapport à 2022. Mais sans grand effet sur nos émissions de gaz à effet de serre. Car notre consommation d’énergies renouvelables ne représente toujours qu’un quatorzième de celle des énergies fossiles. Et la part de consommation satisfaite par les énergies renouvelables ne correspond finalement… qu’à l’augmentation de la demande en énergie.

    Dans le « 2024 State of the Climate Report », publié dans la revue BioScience, les recherches notent que 25 des 35 signes vitaux planétaires qu'ils suivent depuis quelques années ont désormais atteint des niveaux records. L’année écoulée a été la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial. Les températures et les niveaux des océans tout comme leur acidité sont rendus à des sommets. Les glaces de l’Arctique, de l'Antarctique et des glaciers du monde entier sont, quant à eux, historiquement bas. Le nombre de décès liés à la chaleurchaleur aux États-Unis a augmenté en 2023 de 117 % par rapport à 1999. La déforestation a également progressé, passant de moins de 23 millions d'hectares en 2022 à plus de 28 millions d'hectares en 2023 (l'équivalent d'un pays comme l'Équateur !)). Et notre consommation de combustiblescombustibles fossilesfossiles a, elle aussi, encore augmenté. De 1,5 % en 2023. Résultat, il n'y a, de mémoire humaine, jamais eu autant de dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) dans notre atmosphèreatmosphère.

    D’année en année, le climat se dégrade

    « Nous prenons plus que ce que notre Terre peut donner en toute sécurité. Et cela pousse notre planète vers des conditions climatiques plus menaçantes que tout ce que nos parents préhistoriques ont pu observer. Depuis la publication de notre rapport 2023, de nombreuses catastrophes liées au climatclimat ont eu lieu, notamment une série de vagues de chaleur en Asie qui ont tué plus d'un millier de personnes et entraîné des températures atteignant 50 °C dans certaines régions de l'Inde, rappellent les chercheurs. Le changement climatiquechangement climatique a déjà déplacé des millions de personnes, et pourrait en déplacer encore des centaines de millions, voire des milliards. Cela entraînerait probablement une plus grande instabilité géopolitique, peut-être même un effondrementeffondrement partiel de la société ».

    Aujourd'hui donc, une fois de plus, à un peu plus d'un mois de l'ouverture de la 29e Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Bakou -- la COP29 qui se tiendra du 11 au 22 novembre 2024 en Azerbaïdjan --, les scientifiques alertent. « Une action décisive est désormais nécessaire et urgente. »

    Les solutions de la science pour lutter contre le réchauffement climatique

    Dans leur rapport, ils proposent quelques pistes de politiques à adopter rapidement. Parmi elles, l'adoption d'un prix mondial pour le carbone avec pour objectif de limiter les émissionsémissions des plus riches tout en fournissant un financement pour les mesures climatiques. Mais aussi, l'amélioration de l'efficacité énergétique, le déploiement massif d'énergiesénergies bas carbone, la réduction des émissions de tous les gaz à effet de serre -- le CO2, mais aussi le méthane ou le protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote dont les concentrations ne cessent d'augmenter --, la protection des écosystèmesécosystèmes clés pour le stockage du carbone, le basculement vers un régime alimentaire moins riche en viande ou encore la promotion d'une économie durable ainsi que la chasse aux gaspillages et à la surconsommation.

    L’avenir de l’humanité est en jeu

    « L'avenir de l'humanité est en jeu, conclut le rapport. Ce n'est qu'en prenant des mesures décisives que nous pourrons préserver notre monde, éviter de profondes souffrances humaines et garantir que les générations futures hériteront de la planète vivable qu'elles méritent ».