Les batteries lithium-ion sont aujourd’hui considérées comme un élément clé de notre transition énergétique. L’ennui, c’est qu’elles libèrent dans l’environnement des produits chimiques dits éternels : des PFAS.


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    Les PFAS, il en a beaucoup été question ces dernières semaines. Parce que ces produits chimiques réputés « éternels » -- ils ne se décomposent pas avant des milliers d'années -- s'accumulent dans notre environnement, et qu'ils sont impliqués dans un certain nombre de problèmes de santé.

    Malheureusement, les voici, une fois de plus, au cœur de l'actualité. Des chercheurs de l'université Texas Tech (États-Unis) révèlent en effet que celles qui deviennent de plus en plus présentes dans nos quotidiens, les batteries lithium-ion de nos smartphones et de nos voitures électriquesvoitures électriques, libèrent des quantités non négligeables de PFAS.

    De fortes concentrations de PFAS près des usines de batteries

    Les chercheurs expliquent que certaines technologies de batteries lithium-ion utilisent des composés appelés bis-perfluoroalkylsulfonimides, ou bis-FASI. Cette classe de substances per- et polyfluoroalkylées, les fameux PFAS, aide à rendre les batteries moins inflammables. À les rendre plus efficaces aussi. « Réduire nos émissionsémissions de dioxyde de carbone (CO2)) grâce à des innovations telles que les voitures électriques est essentiel, mais cela ne devrait pas avoir pour effet secondaire d'augmenter la pollution par les PFAS », soulignent les chercheurs.

    Aujourd’hui, seulement 5 % des batteries lithium-ion sont recyclées. D’ici 2040, il pourrait y avoir quelque 8 millions de tonnes de déchets de batteries lithium-ion. D’où l’urgence de trouver à la fois des technologies et des solutions de recyclage qui n’exacerbent pas la pollution par les PFAS. © Destina, Adobe Stock
    Aujourd’hui, seulement 5 % des batteries lithium-ion sont recyclées. D’ici 2040, il pourrait y avoir quelque 8 millions de tonnes de déchets de batteries lithium-ion. D’où l’urgence de trouver à la fois des technologies et des solutions de recyclage qui n’exacerbent pas la pollution par les PFAS. © Destina, Adobe Stock

    Dans leur étude publiée dans la revue Nature Communications, les chercheurs racontent avoir détecté des niveaux de bis-FASI s'échappant des batteries de l'ordre de la partie par milliard (ppmppm). Cela peut sembler peu, mais c'est tout de même bien plus que les limites fixées par les autorités américaines pour l'eau potable, par exemple. Les chercheurs se sont, pour l'heure, concentrés sur des zones proches des sites de fabrication de composants de batteries. Ce qui explique peut-être ces taux élevés. Mais les experts suggèrent aussi que ces PFAS pourraient voyager, par les airsairs, assez loin de ces usines ou des décharges où la majorité des batteries lithium-ion finissent encore.

    Réduire les émissions de CO2 sans augmenter les rejets de polluants chimiques éternels

    « Nous devons évaluer soigneusement ces produits chimiques utilisés dans les infrastructures énergétiques durables », déclarent les auteurs de l'étude. « Nous devrions les évaluer maintenant avant que cela ne devienne un problème plus répandu. Tant que nous avons encore l'occasion de vraiment maximiser l'idée de [popupdefinition id=2075]durabilité[/popupdefinition]. De garantir que la réduction des émissions de CO2 ne se fait pas au détriment d'une augmentation des rejets mondiaux de polluants persistants. »