Les microplastiques sont partout. Du sommet du mont Everest à la fosse des Mariannes et jusqu’en Antarctique. Et les scientifiques en savent désormais suffisamment pour que des actions efficaces de lutte contre cette pollution puissent être mises en œuvre à grande échelle.
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Microplastique. Le terme est apparu pour la première fois dans des travaux scientifiques il y a désormais 20 ans. Et en 20 ans, les chercheurs ont beaucoup travaillé. Quelque 7 000 études ont été publiées concernant leurs sources et leurs impacts. Selon la plus récente de ces publications, celle d'un groupe d'experts dans la revue Science, ils ont même acquis suffisamment de connaissances désormais pour « éclairer une approche collective et mondiale visant à lutter contre la propagation continue de la pollution plastiqueplastique ».
Diminuer la production de plastique et agir tout au long du cycle de vie
Ce que les experts préconisent dans leur rapport, c'est que le Traité des Nations unies sur la pollution plastique - un traité toujours en cours de discussion - appelle à réduire globalement la production de plastiques, d'une part. Et d'autre part, à prendre des mesures pour limiter l'émissionémission et la libération de microplastiques tout au long du cycle de vie des plastiques. Sans quoi le traité ne saurait être réellement efficace et le risque de dommages environnementaux irréversibles deviendrait élevé.
« Il existe des preuves claires des effets nocifs de la pollution par les microplastiques à l'échelle mondiale. Des dommages physiquesphysiques causés à la faune sauvage ainsi que des dommages causés aux sociétés et aux cultures. Il existe aussi une base de preuves croissante des dommages causés aux humains. À cela s'ajoute le fait que les microplastiques sont des contaminants persistants et qu'une fois dans l'environnement, ils sont pratiquement impossibles à éliminer. Il y a encore des inconnues, mais au cours des 20 années écoulées depuis notre première étude, la quantité de plastique dans nos océans a augmenté d'environ 50 %, ce qui ne fait que souligner davantage le besoin urgent d'agir », explique le professeur Richard Thompson, auteur justement de cette première étude et aujourd'hui directeur de l'unité internationale de recherche sur les déchets marins à l'université de Plymouth (Royaume-Uni) et coordinateur de la Coalition des scientifiques pour un traité efficace sur les plastiques.
Nous pouvons limiter la pollution aux microplastiques
La production mondiale de plastique est estimée à plus de 460 millions de tonnes par an. Chaque année, ce sont plusieurs dizaines de millions de tonnes de ces plastiques qui finissent dans l'environnement. Ce chiffre pourrait doubler d'ici 2040. Mais comme ces émissions sont entièrement le fait des activités humaines, nous avons la possibilité de changer le cours de cette triste histoire. Et de limiter ainsi l'impact de cette pollution sur l’environnement et sur notre santé.