Les emballages en plastique compostable sont-ils une alternative véritablement plus responsable ? Mais à bien y regarder, à part nous donner bonne conscience, ils ne concourent pas à créer un cercle vertueux puisqu'ils ne sont ni recyclables ni biodégradables. L'Ademe met en évidence ces limites et précise que, même en portant la mention « compostable », un emballage ménager n'offre aucune garantie qu'une fois abandonné dans la nature, il puisse s'y biodégrader suffisamment vite pour ne pas générer de conséquences délétères sur les écosystèmes. En outre, il n'apporte aucune valeur fertilisante pour les sols. 


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    Les emballages en plastique « compostable » ne sont « pas une solution », et la priorité doit être de limiter l'utilisation de tous les emballages, met en garde l'Ademe, l'agence de la transition écologique. « Faire le choix d'un emballage en plastique compostable ne constitue pas une solution face à l'enjeu de pollution générée par les plastiques dans l'environnement », souligne l'Ademe dans un avis spécifiquement consacré à ces produits à la mode.

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    Biodégradable, compostable, recyclable : quelles différences ?

    Elle rappelle notamment que ces plastiques ne disposent pas d'une « aptitude à se biodégrader dans un milieu naturel » mais seulement dans des conditions bien précises de compostage (température, micro-organismesmicro-organismes spécifiques...). Par ailleurs, l'Ademe souligne que le compostage d'un plastique n'est pas du recyclage (la matièrematière n'est plus disponible pour fabriquer un nouveau produit) et que sa décomposition n'a pas de valeur fertilisante. L'agence de sécurité sanitaire (AnsesAnses) avait par ailleurs l'an dernier appelé à « proscrire les matières plastiquesmatières plastiques du compost domestique », notant un risque de contaminationcontamination de l'environnement ou des cultures.

    Le plastique se recycle, ce qui n'est pas le cas d'un emballage plastique compostable qui n'a pas d'aptitude à se biodégrader dans la nature. Dans ces conditions, est-ce une solution pertinente pour lutter contre la pollution environnementale ? © zakalinka, Adobe Stock
    Le plastique se recycle, ce qui n'est pas le cas d'un emballage plastique compostable qui n'a pas d'aptitude à se biodégrader dans la nature. Dans ces conditions, est-ce une solution pertinente pour lutter contre la pollution environnementale ? © zakalinka, Adobe Stock

    Une solution valable seulement à deux conditions

    L'Ademe conclut que les plastiques compostables présentent un intérêt à deux conditions seulement : contribuer à augmenter les quantités de biodéchets valorisés et ne pas perturber les filières de traitement des déchets. Les emballages répondant aujourd'hui à ces deux conditions « sont très spécifiques » de certains usages comme les sacs « utilisés pour la collecte des déchets de cuisine et de table, ou les capsules de café ». L'agence publique rappelle que l'ordre de priorité doit être de prévenir, réutiliser puis recyclerrecycler les emballages.

    La pollution par les plastiques est un problème majeur au niveau mondial : des déchets de toutes tailles se retrouvent au fond des océans, dans la banquise, l'estomacestomac des oiseaux et même au sommet des montagnes. Des microplastiques ont été détectés dans le sang, le lait maternellait maternel ou le placentaplacenta. Il y a un peu plus d'un an à Nairobi (Kenya), 175 pays sont convenus de mettre fin à la pollution plastique dans le monde en élaborant d'ici fin 2024 un traité juridiquement contraignant sous l'égide des Nations unies. Paris avait d'ailleurs accueilli une deuxième session de négociations du 29 mai au 2 juin.