Dans les océans ou dans les rivières et les lacs, la pollution plastique est de plus en plus importante. Et la plus préoccupante est peut-être celle qui se voit le moins. La pollution aux microplastiques. Mais des chercheurs ont peut-être enfin trouvé une solution pour l’éliminer. Efficace, bon marché et rapide, nous promettent-ils.
au sommaire
Ils sont bleus, rouges ou transparentstransparents. De minuscules morceaux de plastique que l'on distingue à peine. Ils sont issus de nos produits cosmétiques ou des eaux de nos machines à laver. Ou encore de la dégradation de toutes sortes d'objets jetés au rebut. Et de plus en plus, ils polluent nos océans. En 2021, une étude évoquait le chiffre de 24 400 milliards de fragments de plastiqueplastique à la dérive dans les eaux de la Planète. Environ cinq fois plus que six ans plus tôt...
Récemment, des microplastiques ont été trouvés dans le sang de donneurs volontaires et dans les poumons de patients opérés. Alors que de plus en plus d'études montrent les effets néfastes que cette pollution de l'eau invisible peut avoir sur l'environnement et sur les écosystèmes. Les poissons qui ingèrent régulièrement des microplastiques, par exemple, voient leur croissance et leur reproduction perturbées. Alors, les chercheurs tentent de trouver des solutions. En amont. Mais aussi en aval. Ils espèrent trouver un moyen efficace d'éliminer les microplastiques des océans.
L'idée présentée par des chercheurs de l’Institut royal de technologie de Melbourne (Australie) est surprenante : utiliser des aimantsaimants pour extraire les microplastiques de l'eau. De manière économiquement viable, durable et redoutablement efficace puisque non seulement les résultats sont visibles en seulement une heure -- là où il faut plusieurs jours aux méthodes actuelles --, mais ils sont aussi meilleurs -- avec l'élimination de microplastiques 1 000 fois plus petits que ceux visés par d'autres techniques.
Un nanomatériau et des aimants
« Les microplastiques de moins de 5 millimètres, qui peuvent mettre jusqu'à 450 ans à se dégrader, ne sont ni détectables ni éliminables par les systèmes de traitement conventionnels, ce qui entraîne le rejet de millions de tonnes dans la mer chaque année », explique le docteur Nasir Mahmood dans un communiqué de l'Institut royal de technologie de Melbourne. Il promet que le système nouvellement développé saura surmonter cette difficulté de manière rentable.
À quoi doit-on de telles performances ? À une poudre dispersable dans l'eau. Un nanomatériau dont la structure de surface a été spécialement conçue pour attirer à elle les microplastiques et d'autres polluants dissous dans l'eau. Son petit truc en plus : un réseau métallo-organique (MOF) bidimensionnel séparé par des nanopiliers d'oxyde de ferfer encapsulé dans du carbonecarbone. Pour maximiser la surface, multiplier les sites actifssites actifs et permettre aux chercheurs de récupérer leurs nanomatériaux mélangés à l'eau à l'aide de simples aimants.
Les chercheurs ont mené une batterie de tests en laboratoire. Près de 100 % des microplastiques ont été éliminés en seulement une heure. La structure du nanomatériau s'est même montrée stable après six cycles. Avec une capacité d'élimination toujours de l'ordre de 90 %. Les chercheurs espèrent désormais trouver des partenaires industriels pour franchir les prochaines étapes de développement. Et valider le comportement de leur poudre dans les stations de traitement des eaux usées aussi bien industrielles que domestiques.