Depuis une cinquantaine d’années, des missions scientifiques tentent de mesurer la quantité de microplastiques présents dans les océans du monde. Mais la tâche est difficile. Une équipe internationale propose aujourd’hui une approche qui se veut globale. Et conclut à la présence de plusieurs dizaines de milliers de milliards de morceaux de microplastiques dans les eaux du globe.


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    Depuis les années 1970, les chercheurs documentent la présence de microplastiques dans nos océans. Mais longtemps, les données à ce sujet sont restées parcellaires et difficiles à rapprocher du fait des différences observées dans les méthodes de collecte ou dans les protocoles dprotocoles d'analyse. Aujourd'hui, une équipe internationale d’océanographes propose une compilation des informations recueillies depuis des années par les missions scientifiques lancées sur les océans du monde.

    Une étude que les chercheurs n'ont pu mener à bien qu'en travaillant sur la calibration des données différentes récoltées en divers endroits du globe. Au total, ils ont travaillé sur quelque 8.218 échantillons de microplastiques pélagiquespélagiques prélevés entre 2000 et 2019. De quoi leur permettre de donner une estimation des morceaux de microplastiques présents dans les océans du monde. Ils seraient au nombre de 24.400 milliards pour un poids compris entre 82.000 et 578.000 tonnes.

    Les microplastiques mesurent moins de cinq millimètres et peuvent parcourir des milliers de kilomètres en haute mer en restant à différents niveaux de profondeur. Ici, un échantillon de microplastiques et d’autres objets flottants collectés par les chercheurs en haute mer lors d’une campagne sur le terrain. © Université de Kyushu
    Les microplastiques mesurent moins de cinq millimètres et peuvent parcourir des milliers de kilomètres en haute mer en restant à différents niveaux de profondeur. Ici, un échantillon de microplastiques et d’autres objets flottants collectés par les chercheurs en haute mer lors d’une campagne sur le terrain. © Université de Kyushu

    Encore beaucoup à apprendre

    Les scientifiques soulignent toutefois que ces chiffres pourraient être sous-estimés. Ils ne rendent en effet compte que des microplastiques présents en surface. Des données supplémentaires seront nécessaires à établir une estimation 3D de la pollution microplastique des océans.

    Autre difficulté rencontrée par les chercheurs : le manque de données dans l'océan Indien et les mers qui bordent l'Asie du Sud-Est. Le manque de données aussi concernant les microplastiques de taille inférieure à 300 micromètresmicromètres. En cause, des protocoles pas suffisamment développés. Ou même, des équipements limités. « Bien que nous fassions des progrès, nous avons encore beaucoup à apprendre pour obtenir une image complète du sort des débris de plastiqueplastique et de leurs effets sur l’environnement », conclut Atsuhiko Isobe, chercheur, dans un communiqué de l’université de Kyushu (Japon).