Soins des plantes, antiparasites des animaux domestiques, répulsifs contre les insectes volants ou rampants... L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) vient de publier le résultat d’une étude menée en 2014 sur les mauvais usages dans les maisons de ces produits potentiellement toxiques.
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En pleine polémique sur la distance minimale entre habitations et zones d'épandage des produits phytosanitaires chimiques, l'AnsesAnses attire l'attention sur une autre source potentielle d'exposition à ces produits potentiellement toxiques : la maison. Cette étude de terrain baptisée Pesti'Home, réalisée en 2014 chez 1.500 ménages de France métropolitaine pour avoir une meilleure évaluation des expositions et des risques potentiels pour la santé, révèle ainsi que 75 % d'entre eux ont utilisé au moins un pesticide dans les 12 mois précédents.
Et cette utilisation « généralisée » est loin de concerner uniquement le soin des plantes. Ainsi, 61 % des détenteurs d'animaux domestiques (qui représentent près de la moitié de l'échantillon) traitent leur chat, leur chien ou leur lapin contre les puces et les tiques. D'autre part, 40 % des ménages ont recours à des biocides contre les insectes volants et 28 % contre les insectes rampants, 12 % utilisent des répulsifs corporels contre les insectes, 9 % des produits contre les rongeurs, 7 % contre les poux humains, 4 % contre les acariens.
Les produits phytopharmaceutiquesproduits phytopharmaceutiques chimiques ne sont évidemment pas absents : 20 % des détenteurs d'un espace extérieur font par exemple appel à des produits contre les maladies des plantes. Mais pour les usages liés au jardinage, les utilisateurs sont généralement plus prudents, lisant les notices et les respectant mieux. « 70 % des personnes qui ont des produits pour le jardin déclarent suivre les précautions d'emploi. Ils sont plus au courant pour les pesticides utilisés au jardin, parce qu'on en parle beaucoup dans le débat public », explique à l'AFP Jean-Luc Volatier, adjoint à l'évaluation des risques à l'Anses.
Utilisation des produits : adopter les bons réflexes
Le chiffre est similaire pour les solutions contre les poux. Mais en revanche, seulement un peu plus d'un tiers des particuliers respectent les règles de prudence avec les produits contre les insectes volants. Pourtant, « ce sont les mêmes moléculesmolécules, insiste Jean-Luc Volatier. Par exemple, les pyréthrinoïdespyréthrinoïdes, qui sont les plus utilisés, peuvent être utilisés contre les cafards ou les fourmisfourmis, mais aussi dans le jardin ou pour protéger les animaux domestiques contre les puces ».
Les Français ne se renseignent pas assez sur les précautions d'emplois et ne les mettent donc pas en œuvre. « On n'y pense pas toujours mais c'est important parce que ce ne sont pas des produits anodins », martèle l'expert. Ces précautions parfois « écrites en lettres un petit peu petites sur les emballages » sont différentes d'un produit à l'autre. Se laver les mains après utilisation, porter des gants voire un masque de protection, sortir de la pièce après pulvérisation...
Un site dédié aux personnes vulnérables
La vigilance est encore plus nécessaire pour les femmes enceintes ou les enfants qui, par exemple, ne doivent pas dormir avec leur chat ou leur chien tout juste traité avec une pipettepipette antiparasite. Le responsable de l'Anses renvoie d'ailleurs pour ces personnes vulnérables sur le site agir-pour-bébé.fr qui donne quelques clés notamment pour rendre son logement plus sain.
“Un quart des ménages avaient sur leurs étagères des pesticides achetés parfois longtemps auparavant mais ensuite interdits”
Autre problème révélé par l'enquête, un quart des ménages avaient sur leurs étagères des pesticides achetés parfois longtemps auparavant mais ensuite interdits. Et il est possible que cette proportion soit aujourd'hui encore plus élevée : les produits phytosanitaires chimiques utilisés en jardinage sont en effet totalement bannis pour les particuliers depuis le 1er janvier. Cela pose de façon encore plus aiguë un autre problème soulevé par Pesti'Home : 60 % des Français jettent à la poubelle les produits non utilisés ou périmés qui devraient être apportés en déchèterie. « Jeter ces produits à la poubelle ou dans l'évierévier peut poser problème d'un point de vue environnemental et sanitaire », souligne Jean-Luc Volatier.
Au-delà des recommandations d'utilisation et d'élimination de ces produits, cette photographiephotographie, une « première » au niveau international, permettra d'orienter la surveillance de la qualité de l'airair intérieur vers certaines des molécules identifiées.