À la veille de la journée mondiale de l’Océan, le WWF publie un nouveau rapport qui dresse un constat alarmant sur la pollution plastique en Méditerranée et analyse la responsabilité des 22 pays méditerranéens face à ce fléau.
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Le rapport révèle que les 22 pays de la région génèrent 24 millions de tonnes de déchets plastiques, parmi lesquels 42 % sont enfouis, 14 % incinérés et 16 % seulement sont recyclés. Les 28 % restants sont gérés de manière inefficace (non collectés, en décharges non contrôlées ou à ciel ouvert) et risquent fortement de polluer la nature et la Méditerranée. Ainsi, on estime qu'un quart des déchets plastiquesplastiques de la région sont rejetés dans la nature chaque année, dont 600.000 tonnes finissent en mer Méditerranée.
Le WWF alerte depuis plusieurs années sur les conséquences de la pollution plastique sur les espaces naturels et la biodiversité. Cette année, à l'occasion de la Journée mondiale de l'Océan le 8 juin, le WWF a décidé d'identifier précisément la contribution de chaque pays méditerranéen à cette pollution et les solutions à mettre en place au niveau national.
La France, premier producteur de déchets plastiques de la région
Si les pays étudiés ont des caractéristiques et performances hétérogènes, aucun n'est exempt de responsabilité dans la pollution plastique en Méditerranée. La France est, quant à elle, le plus important producteur de déchets plastiques de la région, avec 4,5 millions de tonnes de déchets plastiques produits en 2016, soit 66,6 kgkg par personne. 76 % de ces déchets sont incinérés ou enfouis et seulement 22 % sont recyclés, un taux plus faible que l'Italie, l'Espagne, Israël et la Slovénie alors que la France est la plus grande puissance économique de la région. En raison de systèmes de collecte plus performants que ses voisins, la France parvient à collecter l'essentiel de ses déchets et à limiter les rejets dans la nature. On estime malgré tout que la France contribue au rejet de 80.000 tonnes de plastiques dans la nature chaque année, dont plus de 10.000 entrent en mer Méditerranée.
Les rejets plastiques de la France en mer Méditerranée proviennent essentiellement des activités côtières (79 %), en raison notamment d'une gestion des déchets inefficiente et de l'impact des activités touristiques. Quelque 12 % de la pollution est apportée par les fleuves tandis que 9 % est directement causée par les activités maritimes (pêche, aquacultureaquaculture, transport). Si l'essentiel des déchets rejetés par la France (66 %) restent en surface après un an, on estime qu'environ 21 % revient sur ses côtes et 11 % échouent sur les fonds marins. Une fois en mer, ces plastiques polluent les écosystèmesécosystèmes et menacent la survie les espèces.
Objectif « zéro fuite dans la nature »
Le rapport identifie les solutions prioritaires à mettre en place pour mettre un terme à cette crise. Au niveau régional, le WWF appelle les gouvernements à soutenir un accord multilatéral contraignant afin de stopper les rejets de plastiques en Méditerranée d'ici 2030. Celui-ci pourra être négocié dans le cadre de la Convention de BarceloneConvention de Barcelone, dont la prochaine assemblée se tiendra en décembre 2019.
Au niveau national, le WWF France appelle le gouvernement à annoncer des mesures ambitieuses dans le cadre de la loi anti-gaspillage qui sera présentée début juillet en Conseil des ministres et prioritairement à :
- Réduire la production et la consommation de plastiques, en particulier les plastiques à usage unique à travers, par exemple, de nouvelles interdictions.
- Développer le réemploi en favorisant la réutilisation des produits et l'émergenceémergence de systèmes de consigne pour réemploi.
- Assurer 100 % de recyclabilité des plastiques en supprimant les freins existants (additifs perturbant le recyclagerecyclage, résines non recyclables, produits multi-couches, etc.).