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La compagnie Costa Croisières, filiale de l'américain Carnival (et ex-propriétaire du Costa Concordia, dramatiquement échoué sur l'île de Giglio le 13 janvier 2012), vient de commander aux chantiers navals Meyer (à Turku, en Finlande), deux navires de croisière géants dont les moteurs seront alimentés par du gaz naturel liquéfiégaz naturel liquéfié (GNL). Ces deux bateaux de grandes tailles, qui devraient prendre la mer en 2019 et 2020, pourront transporter 6.600 passagers dans 2.600 cabines. Deux autres navires au GNL ont déjà été commandés par la filiale allemande de Costa, Aida Cruises, et seront livrables en 2018 et 2020.
L'idée est de réduire les émissionsémissions polluantes, plus précisément les particules fines, le soufresoufre, les oxydes d'azoteoxydes d'azote et le dioxyde de carbone. Les navires traditionnels de croisière utilisent en effet un fuel lourd, très visqueux (il doit être chauffé avant d'être envoyé dans le moteur), riche en soufre et... peu taxé. Une amélioration est toutefois apportée par des épurateurs de gaz d'échappement, appelés scrubbers. « C'est une mauvaise solution, explique Adrien Brunetti, de l'association France nature environnement (FNE) qui s'est attaquée à ce sujet et plaide pour l'adoption d'un carburant moins polluant, par exemple, au moins, comme celui des moteurs Dieselmoteurs Diesel. En gros, les fumées sont lavées à l'eau de mer et, bien souvent, le liquideliquide résultant se retrouve dans l'océan ».
Un navire de croisière géant pour 6.600 passagers qui essaiera d'être moins polluant que la moyenne. © Costa Cruises
Le trafic maritime, une source importante de pollution
Cette pollution par les bateaux est significative, en mer bien sûr mais aussi au port quand les moteurs tournent en permanence, en grande partie pour fournir l'électricité du bord (dont la puissance se compte en dizaines de mégawatts dans ces grands navires de croisière). Les émissions de particules fines étant reliées à la morbiditémorbidité par des études médicales, une étude de l'ONG Transport and Environment a pu estimer à environ 50.000 le nombre de morts prématurées en Europe imputables à la pollution atmosphérique maritime.
Deux associations, FNE et Nabu (Naturschutzbund Deutschland, allemande), se sont lancées dans la mesure de particules ultrafines (ou PUF, entre 20 nanomètresnanomètres et 1 micronmicron) dans différents ports européens. Cette semaine, FNE annonçait, dans un communiqué titré La croisière abuse, un résultat pour Marseille. « Nous avons établi un "zéro" pour les PUF dans la parc de Pharo, dans les hauteurs de Marseille, explique Adrien Brunetti. Puis nous avons mesuré ce taux dans le port, au niveau du terminal Croisières. Les PUF étaient à 3.000/cm3 et à 60.000 dans le port. » Une concentration 20 fois plus élevée, donc. L'idée du GNL pourrait peut-être permettre de réduire cette pollution.